À l’approche de l’échéance électorale, la capitale guinéenne connaît ce lundi 3 novembre 2025 une intense mobilisation autour de la Cour suprême, située dans le quartier Camayenne. Ce jour marque la clôture officielle du dépôt des candidatures pour la présidentielle prévue le 28 décembre, et l’atmosphère, à la fois électrique et solennelle, en dit long sur l’enjeu de cette échéance.
Aux abords du siège de l’institution judiciaire, un dispositif de sécurité hors norme a été déployé. Pourtant, cette disposition n’a pas freiné l’enthousiasme des centaines de partisans du Général Mamadi Doumbouya. Arborant des t-shirts floqués au visage du chef de la transition, ils scandent des slogans de soutien en occupant les rues menant à l’enceinte de la Cour suprême, dans un élan de ferveur populaire rarement observé depuis le début du processus électoral ici à la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays en cette période de transition. Elle remplace la Cour constitutionnelle qui n’est pas pour l’heure installée.
Cette mobilisation massive alimente la rumeur : plusieurs sources proches du dossier laissent entendre que le Général Doumbouya pourrait déposer lui-même son dossier de candidature dans la journée. Une hypothèse encore non confirmée, mais que l’impressionnante présence sécuritaire et la vigueur de la foule semblent accréditer.
En vertu d’une ordonnance du 24 octobre, la Cour suprême a été investie de la responsabilité de réceptionner et valider les candidatures. La commission ad hoc, en charge de ce processus, a jusqu’à 23h59 ce soir pour statuer sur les dossiers déposés.
Dans la foulée, l’inquiétude grandit chez certains candidats, notamment indépendants, qui craignent une inégalité de traitement dans un paysage politique très polarisé. L’institution elle-même, placée au centre du processus, cristallise à la fois les attentes d’une compétition électorale apaisée et les doutes quant à la sincérité du scrutin à venir.
Quoi qu’il en soit, ce lundi 3 novembre s’annonce décisif. Entre l’afflux des dossiers de candidature, une possible annonce historique et la voix de la rue qui prend place devant la plus haute juridiction du pays, en attendant, la Guinée retient son souffle.
Nous y reviendrons!
Depuis la Cour suprême de Conakry, Gaspard Koïkoï pour Investigatorguinee
