À l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes, António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, alerte sur la montée des violences contre les professionnels des médias et sur les menaces croissantes qui pèsent sur la liberté de la presse à travers le monde.
Dans un message publié ce 2 novembre 2025, António Guterres a dressé un constat alarmant : les journalistes, piliers de la démocratie, continuent de subir des agressions verbales, des intimidations judiciaires, des attaques physiques, des emprisonnements et, trop souvent, la mort pour avoir exercé leur métier.
« Certains se font même tuer », a-t-il déploré, avant de rappeler qu’à ce jour, près de neuf meurtres de journalistes sur dix restent non élucidés. Le chef de l’ONU a souligné que Gaza est actuellement la zone de conflit la plus meurtrière pour les journalistes, et a dénoncé une impunité persistante : « Ce n’est pas seulement une injustice pour les victimes et leurs familles ; c’est aussi une atteinte à la liberté de la presse, une invitation à de nouvelles violences et une menace pour la démocratie elle-même. »
António Guterres appelle les autorités du monde entier à « enquêter dans chaque affaire, poursuivre chaque responsable et veiller à ce que les journalistes puissent exercer leur métier librement, partout ».
« Lorsque les journalistes sont réduits au silence, c’est notre voix à tous qui s’éteint », a-t-il affirmé avec gravité, exhortant les gouvernements et les citoyens à défendre sans relâche la liberté de la presse. Il a aussi mis en garde contre la montée inquiétante des violences en ligne, en particulier celles qui visent les femmes journalistes.
« Nous devons affronter la prolifération des abus numériques, souvent impunis, qui débouchent trop souvent sur des agressions bien réelles », a-t-il insisté.
La Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes, instaurée par la résolution A/RES/68/163 de l’Assemblée générale des Nations Unies, rappelle que la liberté d’informer est indissociable des droits humains et de l’État de droit. Selon l’UNESCO, plus de 1 700 journalistes ont été tués depuis 2006, et dans 90 % des cas, leurs meurtriers n’ont jamais été poursuivis.
Le thème retenu pour l’édition 2025, « Chat GBV : Raising Awareness on AI-facilitated Gender-Based Violence against Women Journalists », met en lumière les nouvelles formes de harcèlement facilitées par les technologies numériques et l’intelligence artificielle. L’ONU appelle à garantir un espace numérique sûr et à renforcer la protection des journalistes, notamment des femmes souvent en première ligne de ces attaques.
António Guterres a lancé un appel solennel : « Défendons la liberté de la presse, exigeons des comptes et faisons en sorte que celles et ceux qui disent la vérité aux pouvoirs en place puissent le faire sans crainte. »
Charlie Passy pour Investigatorguinee

