Selon l’avocat Me Santiba Kouyaté, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, a été remis en liberté ce mardi 28 octobre 2025, après avoir purgé l’intégralité de la peine qui lui avait été infligée par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF).
Incarcéré depuis le 27 avril 2022 à la Maison centrale de Conakry, Amadou Damaro Camara aura passé plus de trois années derrière les barreaux, condamné pour des faits qualifiés de détournement de deniers publics et de corruption. L’ancien président du Parlement guinéen, figure politique majeure du régime d’Alpha Condé, avait été poursuivi pour un ensemble d’infractions économiques et financières parmi les plus graves du code pénal : détournement de fonds, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption, prise illégale d’intérêts et complicité.
Son procès devant la CRIEF avait connu de nombreux rebondissements, émaillés de renvois d’audience et de débats houleux entre la défense et le parquet spécial. En première instance puis en appel, la juridiction avait retenu contre lui les charges de détournement de deniers publics et de corruption. La Chambre des appels de la CRIEF l’avait condamné à trois ans et six mois de prison ferme, peine qu’il vient de purger intégralement.
Interrogé sur la libération de son client, Me Santiba Kouyaté a déclaré : “Oui, je confirme la libération de mon client, Honorable Amadou Damaro Camara.” À la question de savoir si celui-ci regagnera son domicile ce soir, il a ajouté : “Oui, il rentre chez lui ce 28 octobre.”
Cette confirmation de l’avocat lève toute ambiguïté quant à la sortie de prison de l’ancien président de l’Assemblée nationale, même si aucun communiqué officiel n’a encore été publié par la CRIEF précisant les conditions exactes de la mesure. Selon des sources proches, Damaro Camara aurait quitté la Maison centrale dans la plus grande discrétion, visiblement affaibli par trois années de détention, mais soulagé de retrouver sa liberté.
Cette libération intervient dans un contexte politique sensible. Elle clôt un chapitre judiciaire emblématique de la transition et de la lutte contre la corruption lancée après la chute du régime d’Alpha Condé. Ancien pilier du RPG Arc-en-ciel, Damaro Camara avait été à la fois chef du groupe parlementaire majoritaire et président du Parlement avant la prise de pouvoir du CNRD en septembre 2021. Sa sortie ouvre désormais une interrogation sur son rôle futur : reviendra-t-il sur la scène politique ou choisira-t-il la réserve après cette épreuve judiciaire et personnelle ?
N’Faly Guilavogui pour Investigatorguinee

