Une bataille judiciaire s’ouvre contre les nouveaux textes promulgués par le Général Mamadi Doumbouya. Le Code électoral, récemment adopté, est le premier à faire l’objet d’une contestation officielle. Le Bloc Libéral, dirigé par Dr Faya Lansana Millimouno, annonce avoir décidé de saisir la Cour suprême dès ce vendredi 17 octobre 2025.
Le leader du Bloc Libéral dénonce notamment des contradictions flagrantes entre certaines dispositions du Code électoral et celles de la nouvelle Constitution, particulièrement sur la question de l’âge requis pour se présenter à l’élection présidentielle. « Lorsque vous regardez dans le Code électoral, l’âge minimum pour être candidat, c’est 44 ans. Dans la Constitution, c’est 40 ans. Il y a donc beaucoup d’éléments de contradiction entre les deux textes. […] Nous sommes en train de préparer des recours pour saisir la Cour suprême », a-t-il déclaré au micro d’un journaliste d’Africaguinee.com, joint par téléphone jeudi 16 octobre.
Tout en reconnaissant que la Cour suprême pourrait ne pas statuer conformément au droit, l’opposant estime qu’il est essentiel de saisir les institutions compétentes, au nom de la responsabilité politique. « Peut-être qu’elle ne dira pas le droit, mais si nous ne faisons rien, un jour, la Cour suprême dira : ce sont des grands enfants, ils savaient qu’il y avait illégalité, mais ils n’ont rien fait. C’est pourquoi, moi, j’ai toujours plaidé pour que l’opposition saisisse la justice plutôt que de descendre dans la rue », a-t-il expliqué.
Pour Dr Millimouno, la construction d’un véritable État de droit passe par le respect scrupuleux des lois. « À moins qu’on veuille bâtir autre chose, si nous voulons construire un État de droit, nous devons agir conformément à la loi », souligne-t-il.
En décidant de contester le Code électoral, le président du Bloc Libéral dit vouloir rétablir la cohérence entre les textes fondateurs de la République et rappeler la nécessité d’une gouvernance respectueuse des principes juridiques. « Nous ne cherchons pas la confrontation. Nous voulons simplement que les choses soient faites dans les règles, sans qu’aucune goutte de sang d’un Guinéen ne soit versée. Le Code électoral doit être élaboré, adopté et promulgué conformément à la loi. Car si l’on ne respecte pas la loi sur des questions aussi fondamentales, on ne la respectera pour rien d’autre », a conclu Dr Faya Millimouno, annonçant la publication prochaine de l’intégralité de son entretien.
N’Faly Guilavogui pour Investigatorguinee

