Pour la première fois en Guinée, des candidats indépendants peuvent prendre part aux élections présidentielles, législatives, sénatoriales, régionales et communales. Une grande première dans l’histoire politique du pays. Cependant, peu de citoyens maîtrisent encore les contours de cette innovation introduite dans le Code électoral, alors que la présidentielle du 28 décembre approche à grands pas.
Dans le Code électoral récemment adopté, plusieurs articles font référence aux candidatures indépendantes et aux conditions de parrainage qui y sont associées. L’article 247 évoque notamment le principe du parrainage institutionnel en ces termes : « Les candidatures indépendantes à l’élection du Président de la République et des députés sont autorisées et soumises au parrainage institutionnel conformément aux dispositions du présent Code et des textes connexes. »
En revanche, cette exigence de parrainage ne s’applique pas aux élections sénatoriales, régionales et communales. L’article 248 du même Code précise le nombre de parrainages requis pour chaque type d’élection. Ainsi, pour la présidentielle, « toute candidature indépendante à l’élection du Président de la République doit être parrainée par au moins 30 % de l’ensemble des maires, répartis dans au moins 70 % des communes, au moment du dépôt de la candidature. »
Pour les élections législatives, « toute candidature indépendante à l’élection des députés doit être parrainée par au moins 5 % des conseillers régionaux et conseillers communaux de la circonscription électorale concernée. »
S’agissant des élections des députés des Guinéens établis à l’étranger, les candidats indépendants doivent recueillir le parrainage d’« au moins 0,5 % des électeurs inscrits sur la liste électorale de la circonscription concernée, dans au moins le tiers des pays qui composent ladite circonscription. »
Toutefois, le législateur a également prévu plusieurs interdictions afin d’éviter toute dérive dans le processus de parrainage. L’article 251 du Code électoral stipule clairement qu’« un parrain électoral, quel que soit son statut, ne peut parrainer qu’un seul candidat par élection, sous peine d’invalidation de son parrainage et de poursuites judiciaires. »
Par ailleurs, la loi interdit la collecte de parrains dans certains lieux sensibles tels que « les casernes ou cantonnements militaires et paramilitaires, les services militaires et paramilitaires, ainsi que dans les établissements de santé, sous peine des sanctions prévues à l’article 308 du présent Code. »
Enfin, toute falsification de document de parrainage est lourdement sanctionnée. « L’utilisation, par un candidat ou un collecteur, d’un formulaire de parrainage contrefait ou falsifié expose son auteur aux peines prévues à l’article 310 du présent Code », précise le texte.
Ainsi, ces dispositions traduisent la volonté du législateur guinéen d’encadrer strictement les candidatures indépendantes et de garantir la transparence du processus électoral, à l’aube d’une élection présidentielle qui s’annonce décisive pour l’avenir démocratique du pays.
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