Alors que le flou persiste autour des intentions politiques du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, plusieurs voix s’élèvent pour se prononcer sur la possibilité de sa candidature à la prochaine élection présidentielle prévue le 28 décembre 2025. Parmi elles, celle de Taliby Dabo, responsable politique, qui estime que le chef de l’État dispose pleinement du droit constitutionnel de se présenter.
Depuis l’adoption du projet de nouvelle Constitution, le 21 septembre dernier, le débat reste vif sur l’éligibilité du président de la transition. Ce texte fondamental ouvre en effet la voie à sa candidature, mais Mamadi Doumbouya n’a toujours pas clarifié sa position. Beaucoup d’observateurs s’attendaient à une annonce officielle lors de son discours du 2 octobre, à l’occasion de la fête nationale, mais le chef de l’État a préféré garder le silence.
Lors d’un point de presse, Taliby Dabo a tenu à lever toute ambiguïté. Selon lui, la nouvelle loi fondamentale reconnaît sans équivoque au président de la transition le droit de se présenter à la magistrature suprême.
« Il est Guinéen, il remplit les conditions. Les élections qui ont permis l’adoption de la nouvelle Constitution ont été transparentes. Nous avons les fiches, nous avons les preuves. Si quelqu’un peut me présenter un seul procès-verbal de bureau de vote dont les résultats diffèrent de ceux publiés par la Direction Générale des Élections, je suis prêt à l’examiner. Cela n’existe pas. Contester ce texte, c’est insulter le peuple guinéen qui l’a voté », a-t-il déclaré avec fermeté.
Pour le responsable politique, aucun obstacle juridique ou moral ne peut s’opposer à une éventuelle candidature du général Doumbouya. « Les critères sont clairs : être de nationalité guinéenne, avoir l’âge requis et remplir les autres conditions prévues par la Constitution. Toutes ces conditions sont réunies. Donc, il en a pleinement le droit, sauf s’il décide de ne pas se porter candidat », a-t-il souligné.
« Le temps des vieux réflexes politiciens est révolu »
Taliby Dabo a également profité de son intervention pour commenter l’évolution du paysage politique national. Selon lui, la Guinée entre dans une nouvelle ère, marquée par la fin du vote ethnique et par une prise de conscience citoyenne fondée sur la recherche de stabilité et de développement.
« L’union Alpha–Cellou ne mènera à rien. Non pas par manque de stratégie, mais parce que la Guinée de 2025 n’est plus celle qu’ils ont connue. Le temps des vieux réflexes politiciens est terminé. Les Guinéens veulent la paix, la stabilité et des résultats. Mamadi Doumbouya incarne cette nouvelle phase », a-t-il affirmé.
À moins de trois mois du scrutin présidentiel, les débats s’intensifient autour des enjeux de cette élection, considérée comme décisive pour l’avenir de la transition. Les propos de Taliby Dabo traduisent une tendance au sein d’une partie de la classe politique, qui estime que la page Alpha Condé – Cellou Dalein est désormais tournée et que de nouveaux acteurs s’imposent pour écrire une nouvelle histoire politique de la Guinée.
Laye Famo Condé, correspondant
Investigatorguinee pour la région de Kankan

