Le journaliste Djiba Millimouno, connu pour son calme olympien et sa maîtrise parfaite du métier se retrouve au cœur d’une affaire judiciaire qui suscite de vives réactions depuis jeudi. Déféré puis renvoyé à la gendarmerie, son dossier est désormais au centre d’un flou juridique et d’un débat sur les droits fondamentaux en Guinée.
Arrêté la semaine dernière, le journaliste Djiba Millimouno a été présenté le 6 octobre 2025 devant le parquet du tribunal de première instance de Kaloum. Mais à la surprise générale, sa comparution a été de courte durée. Selon plusieurs sources concordantes, il a été réacheminé vers le Haut Commandement de la Gendarmerie nationale, où il demeure détenu.
Ce revirement soudain s’expliquerait par un problème de compétence territoriale. En effet, les faits reprochés au journaliste relèveraient de la juridiction de Dixinn et non de Kaloum, ce qui a entraîné un renvoi du dossier pour réexamen. Une situation qui, selon plusieurs observateurs, illustre un dysfonctionnement administratif dans le traitement du dossier.
Son avocat Me David Béavogui, tout en dénonçant la lenteur de la procédure, parle d’ irrégularités notoires et évoque même une possible « filature » ayant précédé l’arrestation de son client. « Nous assistons à une procédure floue, où la compétence du tribunal et les droits de la défense ne sont pas clairement établis », a-t-il déclaré.
En attendant une orientation claire du parquet compétent, Djiba Millimouno reste en détention au Haut Commandement de la gendarmerie. Une situation qui suscite l’inquiétude des défenseurs de la liberté de la presse, pour qui ce dossier symbolise une atteinte préoccupante aux droits des journalistes dans le pays.
L’opinion publique guinéenne, quant à elle, reste divisée : certains estiment que la justice doit suivre son cours, tandis que d’autres dénoncent une instrumentalisation judiciaire à des fins politiques.
Le dossier reste donc en suspens, dans l’attente d’une décision officielle sur la compétence du tribunal et sur le sort du journaliste, dont le cas met à nouveau en lumière les fragilités de l’État de droit en Guinée.
N’Faly Guilavogui pour Investigatorguinee.com

