Le 2 octobre 2025, la Guinée a célébré le 67ᵉ anniversaire de son indépendance. Contrairement aux éditions marquées par de grands défilés militaires, la commémoration de cette année s’est distinguée par sa sobriété, centrée sur le recueillement et la mémoire des héros tombés pour la patrie.
En milieu de matinée, aux environs de 11 heures, le Président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya, a fait son entrée à la Place des Martyrs, située dans la commune de Kaloum. Vêtu d’un habit traditionnel blanc, symbole de pureté et de paix, le Chef de l’État est arrivé à bord d’une Jeep militaire, accompagné du chef d’état-major général des Armées, ainsi que de plusieurs hauts responsables civils et militaires.
Dans une atmosphère empreinte de gravité, il a déposé une gerbe de fleurs au pied du Monument de la Liberté, en mémoire des combattants tombés pour l’accession de la Guinée à la souveraineté nationale le 2 octobre 1958. Cet acte solennel a marqué le point d’orgue de la cérémonie, rappelant le sacrifice des pères fondateurs et de tous ceux qui, au prix de leur vie, ont ouvert la voie à l’indépendance.
Sobriété et recueillement
La commémoration s’est volontairement limitée à ce geste symbolique, suivi de la levée des troupes et d’un moment de recueillement national. Aucun discours officiel n’a été prononcé sur place et le Chef de l’État n’a pas accordé d’interview à la presse, contrairement à certaines éditions précédentes. Cette volonté de sobriété, déjà annoncée par les autorités, visait à replacer l’anniversaire dans une dimension de mémoire collective et d’hommage plutôt que de faste protocolaire.
Après un dernier salut militaire, le Général Doumbouya a quitté les lieux, adressant quelques signes de reconnaissance aux citoyens massés aux abords de la Place des Martyrs.
Une commémoration sans défilé
Fait marquant, aucun défilé militaire n’a été inscrit au programme cette année. Si les défilés avaient longtemps constitué l’un des temps forts des célébrations d’indépendance, leur absence en 2025 traduit la volonté de la Transition d’opter pour une célébration centrée sur la symbolique et la mémoire plutôt que sur la démonstration de force.
Le poids de l’histoire et les enjeux du présent
La cérémonie du 2 octobre rappelle la portée historique du vote du « Non » massif de 1958, qui permit à la Guinée de devenir le premier pays d’Afrique francophone à accéder à l’indépendance. Chaque année, cette date ravive la mémoire des sacrifices consentis par les générations passées et réaffirme l’attachement du peuple guinéen à la liberté, à la souveraineté et à l’unité nationale.
Dans un contexte de transition politique marqué par les attentes citoyennes autour du retour à l’ordre constitutionnel, ce 67ᵉ anniversaire s’inscrit également dans une dimension actuelle. Il illustre la volonté des autorités de mettre l’accent sur la mémoire et la dignité nationale, tout en évitant les manifestations ostentatoires.
Kadija Ouldada Diallo pour Investigatorguinee
