Le Népal traverse une crise politique et sociale sans précédent. Depuis plusieurs jours, Katmandou et d’autres villes sont secouées par d’importantes manifestations déclenchées par l’interdiction temporaire des réseaux sociaux, mesure qui a provoqué une colère massive chez les jeunes.
Cette contestation, portée par la génération dite « Gen Z », reflète un rejet profond de la corruption, des inégalités et du manque d’opportunités économiques. Malgré la levée rapide du blocage des plateformes, les manifestations ont dégénéré en affrontements violents avec les forces de l’ordre.
Le bilan humain est lourd : entre 19 et 30 morts selon les sources, des centaines, voire plus d’un millier de blessés, et de nombreux bâtiments gouvernementaux, dont le Parlement, le palais présidentiel et le complexe Singha Durbar, ont été incendiés ou vandalisés.
Des prisons ont été attaquées, entraînant la libération de milliers de détenus, amplifiant le chaos. Dans ce contexte, plusieurs ministres ont démissionné, dénonçant la répression et la gestion de la crise, tandis que l’armée a été déployée et un couvre-feu strict instauré dans la capitale.
Le Premier ministre K.P. Sharma Oli a démissionné, mais reste en fonction à titre transitoire. La nomination éventuelle de Sushila Karki, ancienne juge en chef, à la tête d’un gouvernement intérimaire est discutée. Le gouvernement a annoncé un fonds d’indemnisation pour les familles des victimes, des soins gratuits pour les blessés et la mise en place d’une commission d’enquête pour analyser les causes de cette crise.
Au-delà de la simple interdiction des réseaux sociaux, cette contestation met en lumière une fracture profonde entre une jeunesse exigeante et des élites perçues comme déconnectées. L’Inde a appelé à des négociations pacifiques, tandis que les autorités locales cherchent à rétablir la sécurité. Cette crise pose la question cruciale de la confiance entre la population et ses institutions et pourrait marquer un tournant décisif dans l’avenir politique et social du Népal.
Une analyse de N’Faly Guilavogui pour Investigatorguinee

