La France vit ce mercredi 10 septembre 2025 une journée de chaos social d’une ampleur inédite. À l’appel du mouvement « Bloquons tout », né sur les réseaux sociaux, des milliers de manifestants ont pris d’assaut les grandes artères du pays, érigeant des barricades, incendiant des poubelles et paralysant routes et gares. Leur objectif est clair : provoquer l’arrêt complet du pays pour dénoncer les réformes budgétaires jugées brutales, portées par l’ex-Premier ministre François Bayrou et maintenues par l’exécutif.
La riposte des autorités est à la hauteur de la mobilisation. Pas moins de 80 000 policiers et gendarmes ont été déployés sur l’ensemble du territoire, dont 6 000 rien qu’à Paris. Les forces de l’ordre font état de scènes de violences urbaines, de jets de projectiles et de multiples heurts avec les manifestants. Les chiffres des interpellations divergent selon les sources : 132 arrestations à Paris, 250 sur l’ensemble du territoire.
Derrière cette explosion sociale se cache un mouvement atypique. Sans leader identifié, rassemblant d’anciens gilets jaunes, des militants de gauche radicale et des citoyens en rupture avec le pouvoir, « Bloquons tout » se veut un collectif horizontal. Ses revendications vont bien au-delà du rejet des coupes budgétaires : abolition de certaines mesures fiscales, refonte du modèle social, transition vers une VIᵉ République, voire la démission d’Emmanuel Macron.
Cette contestation éclate dans un climat politique délétère. François Bayrou vient de quitter Matignon à la suite d’un vote de défiance, remplacé par Sébastien Lecornu, cinquième Premier ministre nommé en deux ans. Mais ce changement à la tête du gouvernement ne semble pas avoir apaisé la rue. Au contraire, le sentiment d’une instabilité institutionnelle grandissante alimente la colère.
Le mouvement « Bloquons tout » pourrait bien marquer un tournant : celui où une contestation, née en marge des structures syndicales traditionnelles, parvient à imposer sa force dans la rue et à rappeler au pouvoir exécutif la fragilité de son assise.
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