Le Tribunal de Première Instance de Coyah a rouvert ce mardi 9 septembre 2025 le procès très attendu de l’artiste guinéen Mohamed Seydou Bangoura, connu sous le nom de scène de Singleton, poursuivi pour homicide involontaire après l’accident mortel survenu le 28 août dernier sur la route Coyah-Forécariah.
Cet accident a coûté la vie à Mohamed Lamine Traoré, un commerçant de Maferinyah, et a rapidement pris une dimension nationale en raison de la notoriété du prévenu et de l’émotion suscitée dans l’opinion publique.
Lors de la première audience, le 3 septembre, Singleton avait plaidé coupable, exprimant ses regrets et présentant des excuses à la famille du défunt. Le tribunal, présidé par le juge Philippe Gonga Mamy, avait rejeté la demande de liberté provisoire de la défense, préférant renvoyer l’affaire au 9 septembre afin d’approfondir les débats.
L’audience de ce mardi est ainsi consacrée à la production d’éléments essentiels exigés par le juge, notamment la photo du prévenu avant l’accident, la présentation de son permis de conduire et surtout l’audition de Mme Mabinty Touré, désignée comme témoin oculaire clé. Le témoignage de cette dernière est attendu avec une grande attention, car il pourrait confirmer ou infirmer les accusations d’excès de vitesse portées contre l’artiste, un point central de la procédure.
L’enjeu est majeur, il s’agit non seulement de déterminer les circonstances précises de l’accident mais aussi d’établir la part exacte de responsabilité de Singleton. La qualification d’homicide involontaire retenue par le parquet expose le chanteur à une peine pouvant aller de un à cinq(5) ans d’emprisonnement, assortie éventuellement de sanctions complémentaires. En parallèle, le procès soulève une forte mobilisation médiatique et populaire.
Les médias guinéens, ainsi que de nombreuses pages et groupes sur Facebook, suivent avec intensité et en direct toutes les audiences, reflétant à la fois le soutien de certains fans à l’artiste et l’exigence de justice exprimée par d’autres citoyens.
Ce deuxième acte du procès s’annonce donc déterminant. Entre reconnaissance de culpabilité, recherche de vérité et attente de justice pour la famille endeuillée, il met en lumière l’exigence d’une justice équitable, capable de trancher dans une affaire où se mêlent drame humain, responsabilité pénale et impact médiatique. La suite des débats ce mardi devrait permettre de clarifier les zones d’ombre et de rapprocher la vérité judiciaire des attentes de l’opinion.
Gaspard Koïkoï depuis le tribunal de Coyah pour Investigatorguinee

