Ce lundi 8 septembre 2025 restera une date historique dans la vie politique française. Pour la première fois depuis la création de la Ve République, un gouvernement tombe à la suite d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre François Bayrou a essuyé un revers cinglant : 364 députés ont voté contre sa confiance, tandis que 194 lui ont apporté leur soutien, a annoncé la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet.
François Bayrou, chef du gouvernement depuis moins d’un an, est désormais contraint de présenter sa démission au président Emmanuel Macron. Selon son entourage, il remettra officiellement sa démission mardi matin. Ce vote de défiance constitue un événement inédit dans la Ve République, où aucun gouvernement n’avait auparavant été renversé par un vote de confiance.
Interrogé sur les raisons de ce revers, plusieurs observateurs soulignent que le plan drastique de Bayrou visant à réduire les dépenses publiques et contenir la dette nationale, estimée à plus de 3 346 milliards d’euros (soit 114 % du PIB), n’a pas trouvé de majorité parlementaire. Au contraire, certains députés ont vu dans ce plan une menace pour la stabilité économique et sociale, contribuant à l’échec du vote.
Un contexte politique fragile
Cette défaite survient dans un climat de tension politique et d’instabilité parlementaire. Le gouvernement Bayrou espérait rassembler une coalition suffisamment large pour soutenir ses réformes, mais cette stratégie a échoué. Emmanuel Macron se retrouve maintenant face à la nécessité de nommer un nouveau Premier ministre capable de constituer un gouvernement stable dans une Assemblée fragmentée.
La question de la dissolution de l’Assemblée nationale commence également à se poser. Certains partis, notamment le Rassemblement national, appellent à des élections anticipées, estimant que le scrutin pourrait renforcer leur représentation après ce coup de théâtre.
Conséquences immédiates
1. Démission du gouvernement : Bayrou remettra ses fonctions, mais ses ministres pourraient rester en place de façon provisoire pour assurer la continuité des services publics.
2. Nomination d’un nouveau Premier ministre : Emmanuel Macron doit rapidement trouver un successeur capable d’obtenir la confiance de l’Assemblée.
3. Crise politique majeure : Cette chute met en lumière les difficultés de l’exécutif à gouverner dans un contexte de divisions internes et de défiance parlementaire.
Un signal fort pour la Ve République
La chute du gouvernement Bayrou marque un tournant inédit dans l’histoire institutionnelle française. Elle illustre la fragilité des majorités parlementaires face aux enjeux économiques et sociaux, mais aussi la montée d’une opposition déterminée à peser sur les choix du gouvernement. Les prochains jours seront cruciaux pour savoir si le président Macron réussira à restaurer la stabilité ou si cette crise annonce une période prolongée de paralysie politique.
N’Faly Guilavogui pour Investigatorguinee

