L’annonce de la levée de la suspension de l’Union des Forces Républicaines (UFR) par la Directrice Générale des Élections, Mme Djénabou Camara Touré, n’a pas modifié la ligne de conduite du parti de Sidya Touré. Pour l’UFR, seule une notification officielle émanant du ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) pourra valider la fin de cette sanction, tandis que le boycott du scrutin référendaire reste strictement maintenu.
Mouctar Kalissa, secrétaire général du Conseil national des jeunes de l’UFR, a dénoncé un manque de formalité et de sérieux dans l’annonce : « Aucune note officielle, juste des rumeurs. Nous n’avons reçu aucun courrier du MATD. C’est une manière d’amuser la galerie. »
Il dénonce une incohérence majeure dans le traitement du parti : d’un côté, on parle de lever la sanction ; de l’autre, Sidya Touré se voit refuser le renouvellement de ses documents administratifs et de son passeport, illustrant un deux poids deux mesures qui, selon lui, discrédite toute la manœuvre.
Malgré cette hypothétique levée, l’UFR reste inflexible : « Ce recensement, aucun parti n’a été associé en amont. Qu’on lève la sanction aujourd’hui ou pas, cela ne change rien. L’UFR ne descendra pas sur le terrain pour une mascarade. »
La posture de l’UFR traduit une méfiance profonde envers les institutions de la transition et souligne la volonté du parti de préserver son indépendance politique et ses principes. En refusant de participer au référendum, l’UFR envoie un signal fort : elle conteste la légitimité et la transparence du processus, mettant en lumière les limites du dialogue politique et le déficit de confiance entre le gouvernement et certains acteurs politiques majeurs.
Sur le plan stratégique, cette position renforce l’image de Sidya Touré comme un leader résistant aux manœuvres politiques, capable de mobiliser et de fidéliser ses militants malgré un contexte difficile. Le parti utilise le boycott comme un levier politique, dénonçant simultanément les échecs économiques et sociaux de la transition, notamment les difficultés d’accès aux banques et la précarité de la rentrée scolaire.
L’UFR mise ainsi sur une stratégie de long terme, centrée sur le leadership de Sidya Touré et la construction d’une alternative politique crédible, tout en soulignant que la participation à un scrutin jugé biaisé serait une trahison de ses principes et de ses militants.
En conclusion, l’UFR maintient une ligne de fermeté stratégique, défiant la transition actuelle et positionnant Sidya Touré comme un acteur incontournable de l’avenir politique guinéen. Le message est clair : aucune annonce médiatique ne remplacera les actes officiels, et la crédibilité d’un processus électoral reste conditionnée à la transparence et à l’inclusion réelle de tous les partis.
N’Faly Guilavogui pour Investigatorguinee

