Depuis la fermeture de plusieurs médias traditionnels en Guinée, on observe une montée fulgurante des Web TV et autres plateformes d’information numériques. Cette floraison de médias alternatifs, opérant souvent en dehors du cadre légal en vigueur, a poussé la Haute Autorité de la Communication (HAC) à durcir le ton. Désormais, le régulateur des médias veut poser des balises claires : pas de reconnaissance sans régularisation.
Dans un communiqué dont copie a été transmise à Investigatorguinee, la Haute Autorité de la Communication, dirigée par Boubacar Yacine Diallo, a annoncé avoir tenu ce mardi une rencontre avec l’Union Nationale des Télévisions Web de Guinée, en présence du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée.
Selon la HAC, « Cette rencontre avait pour objet l’examen des doléances formulées par les promoteurs de Web TV, à la suite de l’interdiction faite par la Haute Autorité de la Communication relative à la couverture des manifestations publiques et des évènements officiels par ces nouveaux médias que la Loi sur la liberté de la presse ignore dans notre pays. »
Durant les échanges, les promoteurs de ces plateformes ont insisté sur leur qualité de journalistes, se réclamant des dispositions définies par la loi. Une position que le président de la HAC a tenu à clarifier, en rappelant les exigences réglementaires : « Le Président de la HAC a donné de larges informations sur le statut des Web TV, qui sont des chaînes de télévision émettant exclusivement sur Internet, avec une grille de programmes adaptée. Il a par la suite expliqué qu’une Web TV doit remplir les mêmes conditions qu’une télévision classique concernant l’enregistrement au registre du commerce, l’immatriculation fiscale, sans compter l’autorisation délivrée par une autorité compétente. »
Le message de l’institution de régulation est sans ambiguïté : les règles s’appliquent à tous les acteurs, quels que soient les supports utilisés. « À l’issue de la rencontre, le Président de la HAC a indiqué que les notes – circulaires interdisant aux Web TV et aux journalistes non détenteurs de la carte de presse de couvrir les manifestations publiques et les événements officiels demeurent valables. Il a mis en garde tous ceux qui violeront ces décisions de la HAC. »
En retour, « Les promoteurs de Web TV ont promis de respecter l’interdiction faite par la HAC et ont recommandé que la nouvelle loi sur la presse prenne en compte l’existence des nouveaux médias. »
Dans un contexte de transition où l’écosystème médiatique guinéen est en pleine recomposition, cette mise au point de la HAC s’inscrit dans une volonté de mieux encadrer l’exercice du journalisme, tout en appelant à une adaptation des textes aux réalités numériques émergentes.
Charlie Passy pour Investigatorguinee.com





