Le 1er décembre 2024, ce qui devait être un simple match de football entre N’Zérékoré et l’équipe représentant Labé a viré au cauchemar, plongeant la Guinée dans un nouveau deuil.
À l’origine du drame, un problème d’arbitrage exacerbé par une intervention inappropriée d’un membre du gouvernement : le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Félix Lamah.
Présent dans la délégation officielle, il a exigé l’annulation d’un carton rouge, mettant une pression illégitime sur l’arbitre. La tension déjà palpable dans les tribunes a ensuite explosé avec l’attribution d’un penalty controversé à la 83ᵉ minute.
Jets de pierres, mouvements de foule et panique générale dans un stade ne disposant que d’une seule sortie ont transformé la rencontre sportive en tragédie.
Le bilan est accablant : 140 morts, 11 disparus et de nombreux blessés, selon plusieurs organisations de défense des droits de l’homme de N’Zérékoré (OGDH, ASF, MDT, Observatoire Justice et Paix…). Un choc d’autant plus violent que la Guinée se relevait à peine de l’incendie meurtrier du dépôt d’hydrocarbures de Conakry en décembre 2023.
Face à l’ampleur du drame, le gouvernement a pris en charge les blessés et ouvert une enquête dont les conclusions restent attendues. Pourtant, certains actes posés interrogent déjà sur la gestion de cette affaire.
Le président de la délégation spéciale de N’Zérékoré a été limogé pour “faute lourde”, sans autres précisions. Le gouverneur et le préfet ont, eux, été réaffectés aux mêmes fonctions, respectivement à Mamou et Boké. Si ces mutations ne sont pas officiellement présentées comme des sanctions suite au drame, elles suscitent des interrogations.
Mais le plus troublant reste le silence total sur le cas du ministre Félix Lamah. Impliqué directement dans l’engrenage ayant mené à la catastrophe, il n’a fait l’objet d’aucune sanction et conserve son poste. Une situation qui ne manque pas de faire réagir la société civile, d’autant plus que le Premier ministre Amadou Oury Bah avait annoncé en février une prochaine déclaration du chef de l’État sur le drame. Une déclaration qui se fait toujours attendre.
Hier, lundi 10 mars 2025, un collectif d’avocats représentant les victimes a déposé une plainte au tribunal de première instance de N’Zérékoré. Cette action vise plusieurs personnes bien identifiées, dont les organisateurs et des officiels présents au stade, et repose sur de nombreux chefs d’accusation : homicide involontaire, coups et blessures volontaires, mise en danger de la vie d’autrui, abstention délictueuse, trafic d’influence, entrave à l’action de la justice…
Mais une question demeure : le ministre Félix Lamah sera-t-il lui aussi entendu par la justice, ou bénéficiera-t-il d’une immunité… gouvernementale ? Si l’enquête établit sa responsabilité, il devra être jugé comme tout autre citoyen. Car en République, nul n’est au-dessus des lois, pas même un ministre. 🤔🤔🤔🤔
Abdoulaye Sankara
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