Dans le contexte politique actuel de la Guinée, les déclarations du ministre Mory Condé, affirmant que « le président n’a interdit la Guinée à personne », soulèvent des questions essentielles sur la conformité des actions du Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD) avec les normes juridiques établies par la Charte de la Transition et les principes du droit international. Ces normes garantissent le droit de chaque citoyen, y compris le Général Mamadi Doumbouya lui-même, à participer activement à la vie politique du pays, notamment en tant que candidat aux élections.
La Charte de la Transition : Un cadre légal établi.
Adoptée après le coup d’État de septembre 2021, la Charte de la Transition en Guinée établit des principes fondamentaux visant à promouvoir l’égalité et à protéger les droits civils des citoyens. L’article 9 de cette charte précise que « tous les citoyens guinéens sont égaux en droits et en devoirs » et qu’ils sont électeurs et éligibles conformément aux conditions définies par la loi. Cette disposition fondamentale se veut une garantie contre toute forme de discrimination, soulignant que chaque Guinéen a le droit de participer à la vie politique, sans distinction d’aucune sorte.
La non-discrimination au cœur du processus électoral.
La question de la non-discrimination n’est pas seulement un principe énoncé dans la Charte de la Transition, mais également une exigence reconnue au niveau international. Les conventions et traités que la Guinée a ratifiés, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) et le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques (PIDCP), renforcent l’idée que chaque citoyen a le droit de prendre part aux affaires publiques de manière égale. L’article 21 de la DUDH et l’article 25 du PIDCP garantissent explicitement à chaque individu le droit de participer à l’élection.
Un droit renforcé par le contexte international.
Le cadre légal guinéen est également soutenu par le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples sur les droits des femmes en Afrique, qui promeut l’égalité et l’accès des femmes et des hommes aux fonctions publiques. Considérant l’ensemble de ces dispositions, l’argument du ministre Mory Condé trouve un écho solide dans le droit international et national. En se basant sur ces textes, il est clair que la légitimité de candidature du Général Doumbouya est renforcée.
La position du ministre Mory Condé, affirmant que « les lois n’interdisent à aucun Guinéen d’être candidat », est non seulement fondée sur les préceptes de la Charte de la Transition, mais également sur les obligations internationales de la Guinée. En anticipant un nouveau chapitre politique, il est impératif que les autorités et les citoyens respectent ces droits et travaillent ensemble à garantir des élections libres et équitables. Ainsi, la Guinée peut avancer vers un avenir politique où chaque voix compte et chaque candidature est valorisée, respectant ainsi les principes de justice et d’équité.