Corruption sous les transitions militaires : 80 milliards de fonds publics évaporés au Mali également !

Selon le procureur général de la Cour suprême du Mali, entre 2021 et 2024, une dizaine d’affaires de détournement de fonds publics, pour un montant avoisinant 80 milliards de francs CFA, impliquent une quarantaine de personnes, parmi lesquelles figurent onze anciens ministres.

Ce chiffre accablant est inquiétant et fait ressortir que même en période de transition, où la rigueur et l’exception devraient imposer des garde-fous, les cadres de l’État semblent n’avoir aucune crainte de piller les ressources publiques.

Le cas malien n’est malheureusement pas isolé. Dans des pays comme le Burkina Faso ou la Guinée, où des transitions similaires sont en cours, l’histoire se répète : les deniers publics continuent d’être siphonnés comme si l’urgence et les objectifs proclamés de refondation nationale ne suffisaient pas à freiner ces comportements prédateurs.

Pour mesurer l’ampleur du scandale, les 80 milliards détournés au Mali en trois ans correspondent exactement à la somme allouée aux dépenses électorales prévues pour 2025. Autrement dit, en trois ans, ce sont des fonds capables de financer tout un processus électoral qui ont disparu dans les poches de responsables corrompus.

Ainsi donc, si même les périodes de transition, censées marquer une rupture avec les pratiques passées, ne parviennent pas à endiguer la corruption, quel espoir reste-t-il pour des réformes durables et une véritable gouvernance au service du bien commun ? Ces 80 milliards ne représentent pas seulement un vol, mais sont aussi illustratifs d’une trahison de la confiance placée dans ces périodes d’exception pour reconstruire des États plus justes et transparents.

C’est pourquoi la chicotte de la sanction doit être maniée avec une rigueur implacable et sans la moindre pitié ! Si, en période d’exception, ces cadres n’hésitent pas à voler sous le regard des militaires, il est évident qu’ils ne redouteront pas davantage des civils issus d’élections dites libres et démocratiques.

À moins que les Généraux Assimi Goïta et Mamadi Doumbouya, ainsi que le Capitaine Ibrahim Traoré, ne soient pas aussi redoutables qu’ils en donnent l’impression !😡😡😡

Abdoulaye Sankara