Au lendemain d’une censure historique et la chute du gouvernement de Michel Barnier, Emmanuel Macron, qui a exclu de démissionner avant la fin de son mandat, a indiqué ce jeudi soir qu’il allait nommer un Premier ministre chargé de former “un gouvernement d’intérêt général”.
Emmanuel Macron, qui a exclu de démissionner avant la fin de son mandat dans trente mois, nommera “dans les prochains jours” un Premier ministre chargé de former “un gouvernement d’intérêt général”, a-t-il annoncé ce jeudi soir dans une allocution télévisée. Le président de la République a pris la parole au lendemain de la censure du gouvernement de Michel Barnier et quelques heures après la démission du Premier ministre, qu’il a remercié pour sa “pugnacité” et son “dévouement”.
Le chef de l’État a reconnu que sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale en juin “n’a pas été comprise”, assumant “sa responsabilité”. Cette décision, “beaucoup me l’ont reprochée et je sais, beaucoup continuent de me le reprocher. C’est un fait et c’est ma responsabilité”, a affirmé le président de la République.
Emmanuel Macron a accusé l’extrême droite et l’extrême gauche de s’être unies “dans un front anti-républicain” pour faire tomber le Premier ministre, fustigeant le “sens du chaos” de ceux qui “ne pensent qu’à une seule chose, l’élection présidentielle”. “Les députés du RN ont choisi de voter une motion de censure qui disait le contraire de leur programme qui insultait leurs propres électeurs”, a-t-il déploré, estimant qu’ils avaient choisi le “désordre qui est le seul projet qui les unit à l’extrême gauche, et cela avec la complicité du reste du Nouveau Front populaire”.
Face à une Assemblée nationale fracturée, il a promis de nommer “dans les prochains jours” un Premier ministre chargé de former un gouvernement “resserré”. Ce futur chef du gouvernement, “je le chargerai de former un gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s’engage à ne pas le censurer”, a expliqué le président de la République, qui recevra vendredi à l’Élysée les présidents des groupes parlementaires du PS, de la droite républicaine et du bloc central, selon les informations de franceinfo.
Le chef de l’État recevra les représentants de Renaissance, d’Horizons et du MoDem à 8h30 : le patron du MoDem François Bayrou, le président du groupe de députés MoDem Marc Fesneau, le sénateur UDI Hervé Marseille, le patron des députés EPR Gabriel Attal, et Laurent Marcangeli, président des députés Horizons.
Emmanuel Macron recevra à 12h les représentants du PS, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, Boris Vallaud, patron des députés PS et Patrick Kanner, président des sénateurs socialistes, selon une source parlementaire. Les dirigeants LR seront reçus en début d’après-midi. Le Rassemblement national n’a reçu, ce jeudi soir, aucune invitation, a appris franceinfo auprès du cabinet de Marine Le Pen.
“Le mandat que vous m’avez confié est un mandat de cinq ans”
Alors qu’un nombre grandissant de responsables politiques en appellent ou évoquent sa démission, Emmanuel Macron a assuré qu’il accomplirait son mandat “pleinement, jusqu’à son terme” : “Le mandat que vous m’avez démocratiquement confié est un mandat de cinq ans et je l’exercerais pleinement jusqu’à son terme”, a déclaré le président de la République. Il a rappelé que “quoi qu’il advienne”, il ne pourra pas y avoir d’élections législatives “avant 10 mois” et appelé les forces politiques à “travailler ensemble”.
Sans rentrer dans le détail du programme du prochain gouvernement, Emmanuel Macron a néanmoins demandé un “cap clair” pour “30 mois d’actions utiles pour le pays”, esquissant une feuille de route en estimant par exemple que “l’avenir” ne passerait pas par “plus d’impôts, plus de normes ou avec quelque laxisme face au narcotrafic”.
Concernant les textes budgétaires qui devaient être adoptés avant la fin de l’année, Emmanuel Macron a annoncé le dépôt d’un projet de “loi spéciale” au Parlement à la mi-décembre. “Cette loi temporaire permettra, comme c’est prévu par notre Constitution, la continuité des services publics et de la vie du pays. Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024”. Toutefois, un nouveau budget devra être présenté en “tout début d’année prochaine”.
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