La candidature du général Mamadi Doumbouya aux prochaines élections présidentielles est une « évidence », selon le porte-parole du gouvernement guinéen, Ousmane Gaoual Diallo. Dans une interview accordée au journal français Le Monde, Diallo a justifié cette potentielle candidature en insistant sur la nécessité de maintenir la « rigueur » du dirigeant pour poursuivre les réformes en cours dans le pays.
« Les autres candidats ne pourront jamais être majoritaires. Les coalitions, c’est l’instabilité. Les coups d’État surviennent depuis 1958 », a-t-il déclaré, soulignant que le général Doumbouya, chef de la junte militaire, pourrait être la figure de stabilité pour la Guinée.
Doumbouya s’était pourtant engagé à ne pas se présenter et à rétablir l’ordre constitutionnel d’ici le 31 décembre 2024. Toutefois, la perspective de sa candidature semble de plus en plus plausible à mesure que la date approche, suscitant des réactions mitigées.
Issaka Souaré, analyste à l’Institut d’études de sécurité (ISS), met en garde contre les répercussions d’une telle décision. « Si Mamadi Doumbouya se présente, cela représenterait un risque majeur pour la stabilité de l’Afrique de l’Ouest. Cela pourrait envoyer un message dangereux selon lequel un militaire peut commettre un coup d’État et ensuite se présenter aux élections », a-t-il affirmé.
Alors que ni le recensement de la population ni la révision du fichier électoral n’ont encore été lancés, l’avenir politique de la Guinée demeure incertain, entre espoir de stabilité et crainte d’un retour aux dérives autoritaires.