Le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL) dénonce la banalisation de la vie humaine par les dirigeants du pays. Aliou Bah se dit préoccupé par l’indifférence de certains guinéens face aux agissements des autorités de la transition.
Cet opposant à la gestion actuelle de la transition par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) indique aux guinéens que les autorités n’ont aucune considération pour la vie humaine.
“Cela ne vous indigne pas que l’effigie d’un chef de transition soit plus importante qu’une âme humaine ? Le préfet de Kankan, Kandia Mara, déclare : ‘Si on attrape quelqu’un, il partira comme l’autre’, faisant allusion à la mort en détention de Dr Dioubaté, est suffisamment claire’’, demande-t-il aux guinéens.
‘’Cela ne vous choque pas qu’une femme soit mise devant le cadavre de son mari qu’elle savait bien portant, et qui aurait été arrêté par des gendarmes à son service ? Pensez à la douleur de la famille du Colonel Celestin Bilivogui’’, ajoute Aliou Bah.
Le leader du MoDeL déplore l’indifférence de certains de ses compatriotes face aux violations des droits humains par les autorités de la transition.
‘’Cela ne dérange pas votre conscience que Foniké Mengué et Billo Bah, qui n’ont ni violé la loi ni fait du mal à un citoyen, soient kidnappés et privés de liberté depuis le 9 juillet 2024 ? Essayez de vous imaginer une seconde à la place de leurs épouses, familles et proches’’, affirme M. Bah.
Aliou Bah rappelle aux citoyens que le pouvoir public a toujours manquer d’égard face aux populations de notre pays. ‘’Cela ne vous interpelle pas que des citoyens inoffensifs soient tués comme des poulets pour avoir simplement exprimé un avis ? Elhadj Sory Sanoh, ex-préfet de Nzérékoré, déclarait : ‘Si le président de la République (Alpha Condé) me demande d’égorger quelqu’un, je vais le faire’’’.
‘’Cela ne vous fait pas mal qu’on distribue de l’argent public à ceux qui font la propagande pour l’enracinement de la dictature, et qu’on tire à balles réelles sur ceux qui sont d’un avis contraire ? Elhadj Madifing Diané, ex-gouverneur de Labé, déclarait : ‘Notre intention n’était pas de les tuer (les manifestants), mais de les arrêter’. Cela ne vous inquiète pas que nos biens communs soient volés par quelques individus qui se mettent au confort tandis que les propriétaires, le peuple, ont du mal à se nourrir, se loger, se déplacer, se scolariser, se soigner’’, dénonce-t-il.
Pour lui, ‘’si vos réponses à ces questions sont négatives et que vous croyez que tout cela ne vous concerne pas, vous devez vous poser la question de savoir si vous êtes vraiment une personne psychologiquement et spirituellement normale’’.
Avec VG