Le 5 septembre 2021, les Guinéens ont vu en Mamadi Doumbouya l’espoir. Un homme qui, avec une main ferme, avait promis justice, prospérité et développement. Un discours porteur de rêves que le peuple, désabusé par des décennies de corruption et d’incompétence, accueillait avec une ferveur légitime. Mais, à l’aube de la troisième année de cette transition, la réalité a frappé fort : ces promesses sont restées lettres mortes. Ce qui est encore plus exaspérant, c’est de constater que les opportunistes qui ont jadis induit Alpha Condé en erreur sont de retour, et cette fois, ils ciblent le Général Doumbouya.
Ces manipulateurs professionnels ne connaissent qu’un seul maître : l’argent. Ce dieu froid et implacable, auquel ils ont juré allégeance, guide chacun de leurs pas. Comme des ombres furtives, ils se glissent silencieusement dans les couloirs du pouvoir, soufflant à l’oreille du président de la transition des mensonges sucrés. Dans leur danse macabre, ils tissent des filets d’illusions, convainquant le « puissant » Général que la foule l’acclame, que la population l’idolâtre. Mais ce ne sont que des mirages. Ils orchestrent des cortèges dorés, organisent des rassemblements artificiels à coups de billets, et érigent des affiches géantes à son effigie, comme des statues d’argile prêtes à s’effondrer au moindre vent de vérité.
Sous cette apparence soigneusement fabriquée, la colère gronde. Le peuple, pris au piège dans un silence assourdissant, voit ses espoirs se dissiper comme une fumée dans l’air. La frustration, telle une rivière souterraine, ne cesse de croître. Tandis que dans les salons dorés du pouvoir, l’on se congratule pour des succès imaginaires, le terrain, lui, crie à l’injustice. Entre des promesses brisées et des élections reportées, les Guinéens se demandent, désabusés, où est passé le sauveur qu’on leur avait promis, cet homme qui devait incarner le renouveau, mais qui semble aujourd’hui captif d’un piège ourdi par ces faiseurs de rêves factices. Là où le président entend des ovations, c’est en réalité une exaspération profonde qui se prépare à éclater.
Mamadi Doumbouya, Colonel à l’époque, avait pourtant, d’une voix ferme, interdit ces mouvements de soutien, jurant que l’ère des louanges intéressées était révolue. Ironie du sort, c’est sous son propre règne que ces pratiques viciées, qui ont précipité la chute d’Alpha Condé, renaissent de leurs cendres avec encore plus de vigueur. Comme un serpent qui mue, ces soutiens hypocrites se transforment, changent de peau sans jamais abandonner leur nature perfide. Pourquoi ces vautours politiques persistent-ils avec tant d’ardeur ? La réponse est simple : leur survie dépend de leur art de capturer les dirigeants dans un filet de flatteries aussi séduisantes que mortelles.
Ces prédateurs de pouvoir savent exactement comment opérer : ils caressent l’égo des leaders, tissent autour d’eux une toile d’illusions dorées, les convainquant que le peuple chante leurs louanges. Pourtant, leurs flatteries ne sont rien d’autre que du poison dissimulé sous un fin vernis de dévotion. Ils enchaînent les dirigeants à ces illusions, les privant du contact avec la réalité et les isolant dans une bulle où ils deviennent sourds aux véritables aspirations de la population.
La Guinée est aujourd’hui prisonnière d’une transition sans boussole, où la direction semble dictée par les opportunistes, maîtres de l’illusion, et où l’argent gouverne les esprits au sommet. Tandis que ces faiseurs de rois manipulent les fils de la politique, le peuple, lui, s’enfonce dans la désillusion. Les promesses, autrefois perçues comme des étoiles brillantes d’espoir, se révèlent être des mirages, s’évanouissant dans le désert aride de la réalité. Chaque jour qui passe voit s’effriter un peu plus la confiance placée en ce régime de transition, car la justice, la prospérité et le développement tant proclamés restent des mots vides, de simples slogans sans substance.
Le Général, s’il veut éviter de finir comme ses prédécesseurs, doit impérativement briser ce cercle vicieux de courtisans véreux qui l’encerclent, comme un serpent qui étouffe lentement sa proie. Il est temps qu’il se reconnecte aux véritables aspirations de la population, qu’il redescende sur le terrain, là où les véritables souffrances et frustrations s’expriment, loin des applaudissements achetés et des louanges empoisonnées. Sans ce sursaut salvateur, la justice, la prospérité, et le développement ne seront que des chimères gravées dans des discours creux, et la Guinée continuera de s’enliser dans une inertie politique paralysante, prisonnière de ses propres contradictions.
Laguinee.info