Le gouvernement est-il disposé à faire des concessions pour satisfaire certaines revendications de forces vives notamment celles liées au sort des leaders en exil ou détenus ? Pas sûr ! Ce jeudi 5 septembre 2024, le Premier ministre a « annihilé » tout espoir d’un compromis politique.
Pour lui, c’est seule la justice qui décidera du sort des leaders politiques en conflit avec la Loi. Amadou Oury Bah exclut toute immixtion de son Gouvernement dans les dossiers judiciaires.
« Nous sommes tous justiciables », s’exclame le premier ministre, rappelant que lui-même, a fait cinq années d’exil. « C’était dur. Ceux qui ont vécu l’exil savent que c’est loin d’être une partie de plaisir. Au contraire, c’est mourir à moitié. Mais nous sommes tous justiciables. Il y a des faits qui sont liés à des activités politiques, d’autres sont liés à des aspects qui concernent l’obligation de redevabilité par rapport à la gestion du patrimoine national. Si on n’a rien à se reprocher, on peut être tranquille. Le processus est en marche », a martelé le chef du Gouvernement guinéen, à l’occasion de l’an 3 du CNRD.
Bah Oury affirme que l’indépendance de la justice oblige les autorités de la transition à ne pas s’immiscer dans les activités de la justice. Si on le fait, dit-il, ça créé une justice à double vitesse et on remet en selle une certaine forme d’impunité.
« Les autorités de la transition ne peuvent pas accepter de faire marche arrière d’autant plus qu’elles ne l’ont pas fait par rapport à des jugements de crimes de sang, qui, sur le plan des risques sécuritaires que ça allait soulever était de loin supérieur aux nuisances que certains acteurs politiques mettent en avant pour disculper leur responsabilité individuelle en se réfugiant derrière leurs institutions politiques (…). Vous voulez qu’on oublie ceux qui sont en prison en considérant que ceux-là sont moins importants que d’autres qui sont à l’étranger ? Les institutions politiques dont se prévalent ces responsables ont libre court dans ce pays. Elles sont invitées dans toutes les rencontres », tranche Bah Oury.
Avec Africa Guinée