Le secrétaire général du syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) désapprouve totalement la publication partielle des résultats des examens nationaux. Cette décision du ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation est ‘’anti-pédagogique’’, estime Aboubacar Soumah.
Alors que depuis samedi 13 juillet 2024 plusieurs préfectures sont en possession des résultats de l’examen d’entrée en 7ème année session 2024, les communes de Kaloum, Ratoma, Matoto, et les préfectures de Fria, Forécariah et Faranah sont encore dans l’attente. Ainsi a décidé Jean-Paul Cèdy qui justifie cela par des irrégularités constatées aux niveaux des résultats.
Pour le syndicaliste Aboubacar Soumah, s’il y a eu des défaillances, la faute revient au ministre de l’enseignement pré-universitaire.
« C’est une première en Guinée, mais ce n’est pas pédagogique. Il fallait prendre toutes les dispositions possibles pour que tous les résultats soient programmés en même temps. S’ils ont constaté des défaillances au niveau ces communes, il fallait rendre responsables les autorités éducatives de ces communes parce que les examens des CEE sont organisés par les directions préfectorales. Il est donc de la responsabilité de ces autorités à ce niveau de pouvoir de corriger ces défaillances afin qu’on ait des résultats qui puissent êter communiqués au même moment », a réagi le secrétaire général du SLECG.
Ce qui se passe aujourd’hui regrette le syndicaliste, certains parents sont heureux, suite aux résultats de leurs enfants, d’autres sont dans l’angoisse car ne sachant pas encore quel est le sort de leur enfant.
« C’est une première et nous l’avons condamné. S’il y a eu défaillance, qui est responsable ? C’est le ministre. C’est lui qui a parlé de la dédramatisation de ces examens. Une fois qu’il a prononcé cela, c’est ce qui a amené les acteurs à prendre l’option des fraudes. Et les élèves, et les encadreurs, à tous les niveaux, chacun s’est lancé dans la fraude parce que sachant très bien qu’il n’y aura pas de sanctions et c’est le ministre qui a lui-même donné le ton, or, la formation est sanctionnée par une évaluation sérieuse. Mais si avec toutes les dispositions qui ont été prises depuis les années passées, en essayant de rendre les examens plus crédibles, et si le ministre parle de dédramatisation, c’est ce qui a fait qu’il y a eu plus de 700 téléphones qui ont été saisis sur les élèves. Cela démontre que les candidats n’ont pas hésité à venir dans les salles d’évaluation avec des téléphones et des documents. Tout cela c’est parce que le ministre lui-même a dit qu’il faut dédramatiser, simplifier », accuse le secrétaire général du SLECG.
Aboubacar Soumah persiste une fois encore que la méthode est ‘’anti-pédagogique’’. « La publication des résultats ne devrait pas se faire de façon partielle. Il devait prendre toutes les dispositions pour que tous résultats soient connus au même moment. S’il y a eu fraude, parce qu’il estime que les pourcentages dans ces préfectures et communes ont dépassé les 80%, et s’il y a eu ce résultat, c’est parce qu’il y a eu fraude. Et s’il y a eu fraude, c’est le ministre lui-même qui les a encouragés. Je regrette vraiment le fait que les enfants de ces communes n’aient pas leurs résultats depuis dimanche 14 juillet. Ce n’est pas pédagogique », a dénoncé Aboubacar Soumah, interrogé ce lundi 15 juillet 2024.
Source: Africa Guinée