En visite sur les sites des deux barrages (Souapiti et Kaleta), mercredi 12 juin 2024, le ministre de l’énergie, Aboubacar Camara a fait le point sur l’état des lieux et le niveau de mégawatts fournis par les deux sources d’énergies. Un premier périple depuis sa venue au perchoir du département en charge de l’énergie et des hydrocarbures. Étaient présents sur les lieux, des travailleurs de l’électricité de Guinée(EDG).Après avoir fait le tour des deux barrages hydroélectriques, il a tout d’abord rappelé le mobile de cette tournée avant de parler de la baisse du niveau constaté: «Nous sommes venus voir les installations comme toujours pour s’enquérir des réalités et en même temps de travailler avec les exploitants, afin de continuer à redoubler d’effort pour trouver des solutions idoines par rapport au manque d’électricité dans le grand Conakry. Le niveau d’eau aujourd’hui à Souapiti et à Kaleta est bas. Sur les quatre(4) tribunes, il n’y a qu’une seule qui fonctionne pendant la journée et qui fournit à peu près 100 mégawatts. Au niveau de Kaléta, c’est aussi une tribune qui fonctionne pendant la journée », a constaté le ministre de l’énergie et des hydrocarbures.Rappelant la situation saisonnière des sources d’énergies, le ministre a mis un accent particulier sur le processus de distribution du courant électrique pendant cette période d’étiage: « Le niveau d’eau nécessaire pour atteindre la puissance nominale de la centrale hydroélectrique de Souapiti est d’environ 208 mètres et plus. Actuellement, le niveau d’eau est de 186 mètres, ce qui limite la capacité de la centrale à fournir seulement 220 mégawatts sur les 450 prévus. Cette baisse est en partie due au changement climatique et à d’autres facteurs. Cependant, des mesures sont en cours pour trouver des solutions à cette situation à travers d’autres sources d’énergies”, a rassuré M. le ministre Aboubacar Camara.
Et justement sur les perturbations par endroit, il a tenu un langage de vérité vis-à-vis de la population pour que cette dernière comprenne que le président de la république est en train de bien travailler pour trouver des solutions : «Quand on a été interpellé par ce niveau d’eau au mois de mai, nous avons tout de suite agi en mettant en place l’interconnexion entre le Sénégal pour compenser le déficit. On s’est rendu compte que la capacité des barrages dépend de la nature du climat et ça perturbe les prévisions en matière de production d’énergie. C’est pourquoi nous évoluons désormais vers une transition énergétique pour multiplier les sources énergétiques, notamment le solaire, le gaz et pourquoi pas l’éolienne, afin de pouvoir compenser le déficit lié à l’eau”.Connaissant bien ce secteur et celui de l’environnement, il a souligné que la situation du côté environnemental doit interpeller tout le monde. Pour y pallier, M. Aboubacar a fait des suggestions: « Il faut beaucoup de sensibilisation, il faut protéger les périmètres des fleuves pour permettre à ce que la pluviométrie annoncée pendant la construction du barrage soit respectée. Déjà, nous travaillons avec le département de l’environnement pour continuer à sensibiliser la population. C’est un phénomène mondial, il y a des moments où nous sommes, par l’action des plus grands pays pollueurs mais il y a aussi notre responsabilité », a-t-il soutenu.Pour finir, le ministre de l’énergie et des hydrocarbures a invité l’ensemble des populations riveraines, ainsi que les autorités à mettre en place des mesures palliatives: «Il faut que les périmètres de sécurité soient considérées comme des zones tampons pour que les plantes puissent respirer. Aussi, surseoir à la déforestation de manière globale dans cette zone. Si cela n’est pas fait, il faut avoir à l’esprit que dans 5 à 10 ans, ces infrastructures n’auront été réalisées que pour rien. C’est un signal d’alarme, c’est un cri de cœur que nous lançons aux populations », a-t-il ajouté.
François Lelano pour investigatorguinee.com