A l’occasion de la présentation du discours de la politique générale de la transition Monsieur le premier ministre chef du gouvernement Amadou oury bah s’est adressé aux honorable conseiller CNT ce lundi 27 Mai 2024.
En effet, avant toute analyse de fond et de forme dudit discours, il est primordial de savoir que le discours politique est un genre de communication très répandu qui établit un lien discursif entre l’émetteur et le récepteur. Et, dans le cadre de notre présente analyse nous utiliserons substantiellement l’approche lexicométrie et celle d’analyse critique du discours.
Ces deux méthodes ont un double avantage. Le premier consiste à nous offrir une donnée statistique des pronoms personnels et des concepts clés du discours, une compréhension des différents champs sémantiques et des stratégies discursives.
Le second, quant à lui, nous permet d’identifier les zones d’ombres enfouies dans chaque champ sémantique, d’expliquer objectivement les contradictions apparentes entre le discours et les réalités.
Ce discours de 20 pages selon la version officielle du gouvernement s’articule autour de trois (3) principaux axes conformément à la vision de CNRD à sa tête le général de corps d’armée, Mamady Doumbouya : sur le plan social, économique et politique.
Aux titres des embrayeurs subjectifs nous avons dénombré 208 pronoms dont le ‘’je’’ utilisés 17 fois ‘’nous’’ utilisé 63 fois ‘’vous’’ utilisé 10 fois ‘’nos’’ 31 fois ‘’notre’’ utilisé 70 fois ‘’mes’’ utilisé 14 fois ‘’ces’’ 2fois et ‘’votre’’ utilisé 1 fois le temps le plus utilisé est le présent de l’indicatif.
Le discoureur, dans un style singulier, car imbu de plusieurs années d’expérience politique, et surtout sa maîtrise des questions d’ordre étatique, s’est prêté à la traditionnelle déclaration du discours de politique générale du gouvernement afin de dégager les grandes orientations de la transition amorcée depuis le 5 septembre 202.
Dans un premier temps, il a remercié le président du choix de sa personne en qualité de premier ministre. À cette occasion, il a rappelé les nombreux défis à relever par son gouvernement.
Poursuivant sa communication, il a mis un accent particulier sur le contenu de la lettre de mission du président de la transition autour des vertus de la refondation de l’Etat et de la rectification institutionnelle.
Sur le plan social, il a rappelé l’immensité des chantiers ouverts en termes de développement sociaux économiques en faveur des populations déçues et désemparées. Comme l’illustre ce passage : « nos campagnes se vident progressivement de toutes ces forces vives qui, jadis animait le village et établissait les liens avec les villes en assurant non seulement les productions agricoles et l’élevage… désorientés, décevrés, en proie aux vices, cherchant désespérément l’exil préférant le voyage suicide en mer ou dans la jungle à la recherche de l’indorable ».
Il a pointé du doigt la responsabilité collective de l’ensemble des acteurs sociopolitiques du pays. C’est pourquoi, les grandes orientations tirées du programme de référence intérimaire 2022 et 2025 se proposent comme solution palliative aux nombreux défis de la transition.
Depuis la prise du pouvoir à nos jours, Monsieur Oury Bah à magnifié le chantier ouvert par le général Mamady Doumbouya et ses nombreux reformes dans le domaine minier, la construction des infrastructures, la revalorisation du statut des agents publics, la lutte contre la corruption (la mise en place des CRIEF) etc.
Quant à la conduite de la transition conformément au volet politique des trois (3) axes prioritaires, il a rappelé la volonté politique du chef de l’Etat pour une transition inclusive et apaisée, et ce à travers la rédaction d’une constitution qui sera soumise au referendum pour adoption et le déroulement des autres activités.
Connaissant l’homme politique qu’il est, nous sommes convaincus qu’il a fait usage d’un certain nombre de théories argumentatives (stratégie du flou, de la négation, ad antiquitam…) pour mieux véhiculer son message.
Cependant, il n’est l’ombre d’aucun doute que le premier ministre a expressément entretenu le flou autour de la faisabilité des dits activités des chronogrammes de la transition déterminant ainsi la durée de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel par ailleurs, notons un certain nombre de contraction entre les premières déclarations au lendemain et les actions postérieurs çà et là, sur le cas de restrictions des libertés individuelle et collective, la caporalisation et la militarisation des institutions.
En fin, ce discours général gouvernement nous donne un aperçu global sur la conduite de la transition et nous permettre de cerner l’ambiguïté de la démarche des acteurs principaux de la transition ce qui présage un lendemain incertain pour notre pays, c’est-à-dire le risque d’une nouvelle instabilité socio-politique à cause du caractère uniforme et unilatérale.
L’article est signé par les étudiants de la Licence 2 du département Science politique de l’université Général Lanasana Conté de Sonfonia-Conakry.