Mamadou Aliou Keita est à sa quatorzième années de prison. Il est poursuivi dans le dossier du 28 septembre 2009 pour des faits de viol au préjudice d’une dame du nom de Aissatou Barry. L’avocat de l’accusé a plaidé ce lundi 27 mai 2024 devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.
Me Salifou Béavogui a plaidé non coupable. Selon lui, les dires de la plaignante n’ont jamais été confirmés durant tous les débats. En rappelant que le viol est une infraction intentionnelle, il ajoute qu’il n’y a non plus aucun indice pour faire asseoir la conviction du tribunal sur le viol dont le gendarme se serait rendu coupable au stade.
« Comment Mamadou Aliou Keita qui n’est pas descendu du véhicule peut se rendre coupable de viol dans l’enceinte du stade ? À quel moment il peut avoir le temps de quitter les armes qu’il gardait, cibler cette dame, se saisir d’elle dans la foule, la déshabiller devant tout le monde et exercer sur elle un viol, notamment la pénétration sexuelle pendant qu’il y avait débandade au stade ? Monsieur le président, le corps humain est sacré. Vous pensez que c’est tout le monde qui doit voir quelqu’un tout nu ? Mamadou Aliou Keïta va se mettre nu ce jour devant tout le monde là-bas ? Se déshabiller devant le monde ? Déshabiller une vieille femme devant tout le monde et satisfaire un besoin. Je dis non et non. Cela est impossible monsieur le président », a soutenu Me Béa.
Il dit refuser de croire que son client a violé la plaignante. Il pense plutôt que c’est un règlement de compte, car l’accusé se serait abstenu d’épouser la nièce de Aïssatou Barry qui était sa copine. Me Bea ne dit pas qu’il n’y a pas eu de viol, mais selon lui, on ne peut pas imputer ces faits à son client. « Ce dossier devait être filtré. Le pauvre depuis 14 ans il est systématiquement embastillé parce que simplement il s’est rendu que Asty qui est liée à Aïssatou Barry ne pouvait pas faire son affaire dans l’avenir, donc il ne peut pas se marier avec celle-là. C’est le règlement de compte. Ce n’est pas autre chose », a-t-il affirmé.
Enfin, il a demandé au tribunal de rejeter purement et simplement la question de requalification des faits en crime contre l’humanité. Pour lui, c’est un piège, parce que la question est déjà réglée précédemment par la Cour Suprême. Après les plaidoiries de Me Salifou Béavogui, Me Hassan Kaba a présenté les siennes. Cet autre avocat de la défense du colonel Ibrahima Camara dit Kalonzo a aussi plaidé non coupable et a demandé l’acquittement de son client. Il a martelé que l’officier gendarme n’a guère mis pied au stade le 28 septembre en 2009 à cause de sa détention au PM3. Me Hassan a aussi mis en cause la qualité des éléments de preuves présentées par le parquet pour tenter d’obtenir des condamnations. Quand il a fini, le tribunal a renvoyé l’affaire au 28 mai pour la suite des plaidoiries des avocats de la défense.
Avec Mosaïque Guinée