La plénière de ce lundi 27 mai 2024 a été consacrée à la présentation de la politique générale du Gouvernement. Une occasion pour Dr Dansa Kourouma, président du comité national de la transition (CNT) de présenter au nom des honorables conseillers, les grandes priorités pour le bien commun des citoyens à la base. Ce sont entre autres : la formation des médecins et les agents de santé, le secteur Énergétique, la prolifération des forages, la formation des élus locaux, la problématique des transports et une politique agro-pastorale…
Dans son allocution, le président du CNT a affiché les ambitions de l’institution sur le retour à l’ordre constitutionnel par l’organisation des élections libres et transparentes, qui constitue d’ailleurs l’élément essentiel de la transition.
«Nous sommes investis d’une mission fondamentale commune, à savoir : mettre la démocratie au service de la paix et du développement durable et construire une société prospère à laquelle rêve et aspire le Peuple de Guinée. Dans cette perspective, la collaboration harmonieuse qui doit nécessairement prévaloir entre un Gouvernement et l’institution parlementaire demeure le gage essentiel pour l’exercice efficace et le succès de nos missions respectives. Le CNT, par ma voix, vous encourage à persévérer dans la volonté de sacraliser cette harmonie pour le plus grand bénéfice du travail commun de construction nationale, que la Charte de la Transition nous a confié. Je ne crois pas que je devrais passer sous silence le fait que ce travail commun pourrait donner lieu, de temps en temps, à des débats vifs, voire âpres ; mais n’est-ce-pas là le symbole expressif de la vigueur de la Démocratie et de l’Etat de droit qu’ambitionne le CNRD ?
Dans tous les cas, je le souligne, et pour m’en féliciter, que nos débats sont et resteront toujours empreints de respect et de considération mutuelle, car chacun de nous se conforme, en toutes circonstances à l’esprit et à la lettre des prérogatives de chaque Organe, fixées par la Charte de la Transition. Dans ce contexte, permettez-moi, M. le Premier Ministre, de rappeler, qu’à mon humble avis, la sécurité est le premier des droits fondamentaux de l’homme et du citoyen, parce que si l’impératif sécuritaire n’est pas satisfait, c’est la loi du plus fort qui s’installe et, conséquemment, toute idée de société se dissipe.
Garantir la sécurité de nos citoyens dans le nouveau contexte créé par la prolifération des incendies, par la récurrence d’accidents meurtriers sur nos routes et par les actes de banditisme se soldent très souvent par des assassinats, ne doit pas être un espoir évanescent, c’est une obligation fondamentale, disons un impératif catégorique. Cet impératif rend urgent le renforcement des capacités d’intervention rapide de nos forces de défense et de sécurité, à travers leur formation et leur équipement approprié.
La justice, comme idéal et institution, est le pilier central de notre devise et la boussole de la Transition. Nous devons concevoir et agir de concert pour qu’elle demeure indépendante et crédible par l’équité de ses décisions et son accessibilité permanente. Les réformes la concernant, doivent être profondes et étendues aux ressources humaines, aux infrastructures judiciaires et pénitentiaires et aux équipements de toutes natures.
Monsieur le Premier Ministre, Notre administration publique est à la croisée des chemins. Les départs massifs à la retraite constatés doivent servir de levain à la grande réforme de l’Etat et ne pas paralyser certains secteurs.
La modernisation et la transparence de notre administration publique sont cruciales pour une gouvernance efficace, débarrassée de la bureaucratie excessive et respectueuse de l’impartialité des procédures de recrutement et de promotion fondée sur le respect du mérite.
Monsieur le Premier Ministre, Quand bien même les progrès réalisés en ce qui concerne les finances publiques sont encourageants, la gestion rigoureuse et transparente des deniers et le respect des lois de finances et règlements financiers, tant en ce qu’il s’agit de la collecte des recettes, qu’en ce qui touche les dépenses, demeurent la clef de voûte pour soutenir l’émergence et le développement économique et social.
La refondation s’étend également à bien d’autres secteurs stratégiques. La diplomatie, dont je salue le pragmatisme et le réalisme, a contribué à renforcer le rayonnement de notre pays sur la scène internationale et à établir des relations bilatérales et multilatérales solides, éléments essentiels pour le développement et la sécurité de notre pays. Toutefois, je fais remarquer que la dignité des représentations de la Guinée à l’extérieur inspiré des préoccupations sur le plan des infrastructures des ambassades et consulats dont les aspects extérieurs sont préjudiciables à notre image de marque.
Monsieur le Premier Ministre, Aujourd’hui, le projet phare de Simandou est une source d’espoir pour les populations, comme le sont d’innombrables projets d’infrastructures qui prolifèrent un peu partout dans notre pays. Votre attention doit être constamment portée sur ceux qui sont au ralenti et davantage sur ceux qui sont à l’arrêt. Le CNT, par ma voix, vous interpelle à leur sujet.
Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, L’habitude est prise, ici et là, de parler d’un retour à l’ordre constitutionnel. Je pense humblement, en rejoignant l’avis de ce juriste, que l’on devrait davantage parler de « retour à l’ordre démocratique », puisqu’une Charte faisant office de Constitution encadre juridiquement la Transition.
Sur un autre plan, Monsieur le Premier Ministre, je voudrais faire remarquer que si des avancées sont enregistrées en matière de santé et d’éducation, il y a lieu de procéder à des réformes plus profondes pour optimiser ces avancées, en termes de prévention des épidémies et pandémies, de prise en charge de maladies chroniques, d’assurance maladie universelle et de formation des médecins et agents de santé publique.
Le réarmement moral et civique de notre jeunesse comporte l’exigence d’investir dans l’éducation et la formation professionnelle, le contenu local pouvant y contribuer comme source innovante. Des politiques écologiques novatrices pourraient préserver et mettre en valeur nos ressources naturelles pour les générations futures. Dans ce sens, nos politiques minières et d’urbanisation devraient cesser d’être intrusives et nocives pour notre environnement.
Sur le plan énergétique, nous croyons, au sein du CNT, qu’il faut repenser la politique énergétique en luttant d’abord contre les déperditions, en investissant massivement dans le transport de l’énergie, dans la lutte contre la vétusté des réseaux. La politique énergétique doit réinventer son mix énergétique, par l’association à notre parc de barrages hydroélectriques, un dispositif solaire et éolien.
S’agissant de la desserte en eau, des dispositions plus intelligentes doivent être envisagées pour améliorer et étendre l’adduction, en même temps, freiner la prolifération destructrice des forages. A ce sujet, nous recommandons de procéder à une cartographie des forages pour endiguer cette tendance.
Monsieur le Premier Ministre, À propos de la décentralisation et des modalités de son effectivité, la conception d’une politique adéquate de formation des élus locaux en gouvernance locale, prenant appui sur le transfert des moyens, des ressources et des compétences, gagnerait à être expérimentée avec les délégations spéciales comme laboratoire de bonnes pratiques et héritage pour les futurs maires.
Il nous faut innover sur tout ce qui a trait à la problématique des transports. Il faut impliquer plus encore le secteur privé avec des accompagnements conséquents, notamment pour l’obtention des minibus et taxis. Le transport est un secteur qui demande que nous innovons, en raison de son fort impact sur les autres secteurs. L’aménagement du territoire doit être conçu et effectivement admis comme une compétence des communes qui doivent l’exercer suivant leurs particularités locales.
L’agriculture guinéenne pose le paradoxe que notre pays dispose de terres arables à suffisance mais que nous dépendons entièrement de l’importation ; d’où la nécessité d’adopter une politique d’orientation agricole et pastorale qui passe par une stratégie de l’aménagement des terrains et par des études du sol. Je ne terminerai pas ce plaidoyer sans attirer votre attention sur la priorité qu’il faudrait accorder aux activités d’un secteur qui ne bénéficient pas, dans nos plans de développement, de la priorité qu’elles méritent.
Il s’agit de la Pêche dont la part contributive dans le PIB est faible ainsi que la problématique de l’approvisionnement du marché intérieur à certains moments de l’année. Redonnons-nous les moyens de réformer ce secteur afin de le hisser à un niveau de performance souhaitable. De plus, soutenir, la Pêche, l’élevage et l’Agriculture est cruciale pour assurer la sécurité alimentaire et créer des emplois durables dans notre pays », a déclaré Dr Dansa Kourouma président du CND
François Lelano pour investigatorguinee.com 621498176