Comme nous l’annoncions dans l’une de nos dépêches, la situation du marché de Kobayah devient de plus en plus inquiétante. Contrainte de liberer ce lieu, ces commerçantes ont battu le pavé depuis hier en s’opposant à cette décision, malgré la présence de forces de l’ordre. Ce lundi, 06 mai 2024, la situation a dégénéré laissant place aux manifestations qui ont interdit véhicules et motos de franchir les barrières, tel a constaté notre reporter.
Toutes habillées en couleur rouge, ces femmes disent être déterminées à aller jusqu’au bout, tant que la justice n’aura pas tranché en leur défaveur. Pratiquement toute la journée de ce lundi, elles étaient à couteau tiré contre la gendarmerie et la police. Malgré les cas d’arrestations et de blessés du côté des jeunes manifestants venus au secours, ces femmes ne comptent pas lâcher prise.
” Ils ont gâté toutes nos marchandises. Il y avait des conteneurs pleins de marchandises ; ils sont venus entre 3 heures et 4 heures du matin, sans nous demander de venir chercher nos marchandises. On a tout perdu, les choses qu’on a cherché pendant des années, à cause d’une seule personne. Pourquoi cela ?” s’est interrogée la présidente des femmes de Kobayah, Hadja Mbalou Bangoura.
À la question de savoir le propriétaire du domaine qui abrite ledit marché, la présidente a dit ceci : « Le domaine n’est pour quiconque, c’est pour l’État. Avant on appelait ici la ” loi Fria”. Donc nous sommes là et on veut voir l’État. Il n y a pas de contrat, on a trouvé que c’est la “loi Fria” qui était là . Après c’est un garage d’un blanc qui était là. Après Sidya est venu déguerpir le monsieur. Sidya connait le problème et même Dadis. Ça fait plus de 30 ans nous sommes là”, a-t-elle rappelé.
À l’unanimité et par la voix de leur représentante, ces commerçantes ont pointé un doigt accusateur, l’ancien Maire (Sacko) de Ratoma et le chef de quartier de Kobayah, d’être à la manœuvre.
“L’ancien maire de Ratoma, Sacko et le chef de quartiers sont venus nous voir de quitter, que c’est l’Etat qui veut construire pour nous. Ils ont construit les boutiques et les hangars, après ils sont revenus encore pour nous dire que ce n’est plus pour les femmes que c’est pour une seule personne ( Aboubacar Diallo dit Foulaba”, a accusé la présidente.
Pour mettre fin à ce problème, elles décident et restent catégorique de voir en face d’elles l’État et personne d’autre.
“C’est l’État qu’on veut voir maintenant. Hier ils ont enfermé nos enfants. Il faut que l’État vienne. Même s’ils veulent récupérer, il faut que la justice soit rendue. Si la justice tranche à notre défaveur, on quitte le marché”, a tranché Hadja Mbalou Bangoura
Il faut noter que nos tentatives devant rentrer en contact avec le chef de quartier de Kobayah, ont été vaines.
François Lelano pour investigatorguinee.com 621498176