Non, répondent de nombreux anciens officiers supérieurs et généraux de l’armée française qui ajoutent leurs voix à celles de nombre d’intellectuels français pour affirmer que la France n’a pas l’armement militaire qu’il faut pour tenir une guerre de 3 jours, pendant que de son côté la géopolitologue Caroline Galactéros rappelle et précise que la France ne détient que 300 têtes d’ogives nucléaires.
Quelques mois après le début de l’opération spéciale russe en Ukraine, l’Institut français des relations internationales (IFRI), faisait le bilan des maigres ressources et capacités militaires françaises dans un article de presse intitulé : « Armement, pourquoi la France ne serait pas capable de faire face à une guerre ».
L’IFRI mentionne que la guerre en Ukraine a mis en évidence les carences de la France en matière d’armement. François Cornut-Gentille ose même cette incroyable vérité : « C’est très simple, si on n’a pas envoyé beaucoup d’armes à l’Ukraine, c’est avant tout parce qu’on était à l’os ». De son côté, Elie Tenenbaum, directeur du centre des études de sécurité de l’IFRI donne les chiffres qui perturbent le sommeil des plus lucides de ses compatriotes.
« Aujourd’hui, nous avons 220 chars de bataille, moins de 250 avions et les budgets de la défense qui représentaient 4% à la fin de la guerre froide, sont descendus à 1% tandis que l’armée a réduit ses effectifs de 30 % dans les années 90 », souligne le coauteur du livre La guerre de vingt ans : djihadisme et contre-terrorisme au XXIe siècle, paru chez Robert Laffont en 2021.
À de nombreuses reprises et sur divers forums au cours des dernières semaines, le président Emmanuel Macron a tirer la sonnette d’alarme de la menace que représenterait la Russie du président Poutine, mettant en garde ses compatriotes et les Européens contre les risques supposés, liés selon lui à une éventuelle victoire militaire russe en Ukraine.
Pire, le président français estime que « rien ne doit être exclu », pour tenter de stopper l’avancée de la Russie vers l’ouest et ce, nonobstant le fait que Vladimir Poutine a martelé à plusieurs reprises qu’il n’avait aucune intention de s’étendre ailleurs. Le président russe mesure la folie que constituerait pour son pays la perspective d’une telle aventure démentielle.
« Les dépenses militaires des États-Unis représentent environ 40 % des dépenses mondiales de défenses, contre 3,5% pour celle de la Russie. Compte tenu de ce ratio, allons-nous vraiment nous battre avec l’OTAN? C’est tout simplement absurde », a fait remarquer le président Poutine avec persiflage.
L’aveu d’impuissance de Vladimir Poutine est on ne peut plus clair. L’admission est de détail, puisqu’elle met l’emphase sur le fait que la Russie n’a pas les moyens d’affronter l’Organisation du traité de l’atlantique nord, tant les rapports de force lui sont défavorables. On peut conjecturer ne serait-ce que sur les ressources humaines, à titre comparatif et noter que l’OTAN qui compte actuellement 32 pays membres, compterait au delà du milliard de population alors que la Russie n’a même pas 150 millions d’habitants.
Faut-il noter qu’en plus de la puissance de feu de l’armée russe sur l’Ukraine, la Russie tient un franc avantage démographique sur l’Ukraine ce qui se traduit sur le terrain par 10 soldats russes contre 1 ukrainien?
Le bellicisme grandiloquent du président Macron ne s’explique pas par une quelconque volonté du président Poutine d’en découdre avec l’OTAN. À ce propos, nombreux sont aujourd’hui les intellectuels, universitaires et responsables militaires à la retraite du bloc occidental qui soutiennent que la posture de Vladimir Poutine vis-à-vis de l’Occident a toujours été d’éviter un choc frontal avec les États-Unis et ses alliés pendant qu’au même moment, selon leurs différentes analyses et observations, ceux-ci adoptaient une posture extrêmement agressive au point de berner le locataire du Kremlin avec notamment l’accord de Minsk qu’ils n’avaient aucune intention de respecter et qui devait plutôt les permettre d’armer l’Ukraine et d’infiltrer ses services de renseignement pour espionner et affaiblir la Russie, tel qu’atteste les révélations du New York Times du 25 février 2024, sur la présence de nombreuses bases de la CIA en Ukraine depuis 2014.
Il convient de comprendre qu’au lendemain du coup d’État du Maïdan qui a vu le renversement du président Viktor Ianoukovych, des agents des services secrets américains CIA et britanniques M16 n’ont plus quitté l’Ukraine. Cet ensemble de faits qui corroborent la thèse de la Russie par rapport à son asphyxie via le rouleau compresseur par encerclement de l’OTAN est courageusement soutenu par les intellectuels susmentionnés, qui tentent laborieusement de s’affranchir de la vulgate officielle en vigueur dans les Pravda que sont devenues les grands medias des pays alliés de l’Ukraine.
Le journaliste André Bercoff, le colonel de la réserve opérationnelle des armées Caroline Galactéros, le colonel Douglas Macgregor, le général Henri Roure, le prof. John Mearsheimer, l’universitaire Bertrand Badie, l’opposant politique français François Asselineau, le journaliste Tucker Carlson, etc., seraient tous des poutinolâtres et propagandistes pro-russes, et ce, bien que leurs analyses sur la guerre en Ukraine s’appuient sur des preuves factuelles absolument indiscutables.
Piotr Tolstoï, vice-président de la Douma (parlement russe), ridiculise d’ailleurs la capacité nucléaire de la France. « On s’en fou des limites de Macron. On s’en fou de Macron, de ce que dit Macron et on va tuer tous les français qui vont venir sur le sol ukrainien. La France est tout à fait une puissance nucléaire avec 200 missiles », précise-t-il avec désinvolture et ironie, en réponse à un journaliste français en poste à Moscou.
Pourquoi donc le président français tente-t-il d’ameuter ses compatriotes?
Pour l’opposition du président Macron qui ne le trouve guère drôle lorsqu’il pinaille sur une guerre nucléaire, le maitre de l’Élysée aime tout simplement se donner en spectacle. Invité de la journaliste Élise Blaise, animatrice de l’émission « Le Samedi Politique », Florian Philippot, transfuge du Front national de Marine Le Pen et président de « Les Patriotes » estime que le président français est un pigeon voyageur des faucons de la politique étrangère américaine.
« Notre présidentissime avec ses biceps à la Popeye extraordinaire, Photoshopées évidemment, nous avait dit que ce type de propagande était réservée aux dictateurs, et là on nous sort ces photos de Macron qui a l’habitude de se déguiser en pompier, en militaire, en soignant, pas encore ne président par contre. C’est le naufrage de cette présidence, de cet homme dans la presse internationale.
Macron c’est un éclat de rire mondial, cet homme aime être humilié (…) Il est en gilet pare-balle permanent quand il est à l’étranger, peut-être même en France. Il craint que les Russes ne lui fassent du mal, il flippe énormément, il a renforcé les malabars autour de lui, il demande aux préfets d’assurer des bulles de sécurité, donc, cet homme est un trouillard qui a annulé deux fois son déplacement en Ukraine pour cette raison.
C’est le syndrome du trouillard qu’il compense par du verbal, par des photos photoshopées, par des discours martiaux, par des (je vais envoyer des troupes en Ukraine). C’est un personnage qui est psychologiquement déséquilibré(…) Est-il dans son état normal? Ça affecte des capacités cognitives d’avoir un mode de vie assez étrange (…) Est-ce pour des raisons internes : bilan épouvantable? Il a quand fait cette déclaration ça au lendemain de son accueil épouvantable au salon de l’agriculture.
C’est un type très orgueilleux qui a besoin d’être dans la lumière mondiale. Malgré tout, il faut faire attention puisqu’il y a des faucons à Washington qui ne veulent pas que les États-Unis fassent le sal boulot. Ils vont chercher le pigeon de service le plus orgueilleux, le manipuler, le flatter, utiliser ses faiblesses pour faire le sal boulot. Quelle est la faiblesse principale de Macron? C’est son narcissisme, sa personnalité, son tempérament, donc, ils vont chercher le pigeon français et il sera flatté de jouer ce rôle de chef du monde libre puisqu’il s’imagine ainsi dans sa tête.
Il va faire cette dinguerie à jouer au playmobile. Je pense que quand on joue à la guerre, on est plus au niveau de playmobile ou de lego. Ça c’est les gamins qui y jouent et Macron en est resté là. Quand on joue à la guerre avec des pays qui sont des puissances nucléaires, vous ne savez pas comment ça peut dégénérer et même si Macron est dans le cynisme et qu’il ne croit pas un seul mot de ce qu’il dit, à un moment donné, un missile peut arriver dans un pays de l’OTAN et Macron sera obligé de réagir ».
L’Afrique le nœud du courroux et de la russophobie du président Macron!
Nous pensons que le va-t-en-guerrisme nucléaire du président Macron est la résultante d’une accumulation de frustrations face à la perte d’un certain nombre de colonies en Afrique, réservoir inépuisables de matières premières qui font de la France un pays ayant une voix au chapitre dans le concert des nations.
Dès les premières déblatérations guerrières du président français, nous avions expliqué sur X (anciennement Twitter) qu’il s’agissait d’une entourloupe de plus, dont seul Emmanuel Macron détient le secret. Nos analyses étaient à l’effet que le gourou sectaire de l’Élysée s’évertuait désespérément à mobiliser ses alliés de l’OTAN pour mener contre la Russie une guerre qu’elle ne saurait gagner seule, dans l’espoir de limiter le naufrage de l’architecture coloniale française d’Afrique.
Faut-il rappeler qu’au Burkina Faso au Mali et au Niger, les autorités militaires au pouvoir ne souhaitent plus que leurs pays soient la vache à lait de la France? L’Afrique est donc un acteur majeur dont la possession ou la dépossession aurait un impact direct sur l’économie française. Emmanuel Macron ne l’avouera pas directement, cependant, lorsqu’il explique à ses sujets qu’une victoire de la Russie en Ukraine changerait leur vie, il fait plutôt allusion à son obsession existentielle d’affaiblir la Russie afin de reprendre le contrôle sur l’Afrique.
Au demeurant, Macron admet qu’il ne croit pas à une menace d’invasion militaire de la Russie et qu’il redoute plutôt une menace économique. De toute évidence, la seule influence que la Russie pourrait avoir sur l’économie française est de déchoir la France de ses colonies africaines.
En effet, le fait de fermer le robinet de l’uranium et du potentiel gazier et pétrolier du Niger, de l’or et du coton du Burkina Faso et du Mali, du diamant et du bois de la république centrafricaine, en plus de l’abolition prochaine du franc cfa, sont autant de point qui irritent le président français, qui peine à stopper l’hémorragie, d’autant plus qu’il est possible que d’autres colonies emboitent le pas aux quatre pays.
De plus, le président Poutine constate dans les déblatérations belliqueuses de l’homme fort de Paris, un ressentiment nourrit par le rapprochement d’avec les Russie de pays africains qui souhaitent s’émanciper du joug colonial français. « Nous ne sommes pas allés chasser les français en Afrique. Des autorités africaines ont pris des accords avec des opérateurs économiques russes et pour de multiples raisons, ils ne souhaitaient plus travailler avec la France. Il ne s’agissait même pas de notre initiative. Ce sont nos amis Africains qui ont initié des partenariats avec nous.
Pourquoi s’offusquer d’un partenariat entre les Africains et la Russie? Ce n’est pas très clair. Nous n’avons pas touché au colonialisme français. Je le dis d’ailleurs sans ironie. Dans ces pays, beaucoup ne veulent plus traiter avec eux. Nous n’avons rien à voir dans ça. Mais, c’est peut-être plus convenable pour Macron d’être offensé par quelqu’un d’autre sans faire face à ses problèmes.
Plutôt que de se fondre dans des réactions émotives de la part du président français qui est déconnecté de se qui se passe dans certains pays africains, qui estiment ne plus vouloir travailler avec la France alors que d’autres le souhaitent.
Nous n’avons absolument rien à voir dans ces décisions. Nous n’incitons personne contre la France. Nous ne nous sommes pas mis disponibles pour ce type de tâche. Et pour être honnête, nous n’avons aucun intérêt là-bas. Ce sont eux qui souhaitent travailler avec nous.
Nous allons les rencontrer pour ça et il n’y a aucune raison de s’en offusquer, » a réagi Vladimir Poutine par rapport au militarisme langagier et à la prétendue ambigüité stratégique du président Macron.
Par Goïkoya Kolié.