Le président de la transition, Mamdi Doumbouya a annoncé dans un décret avant-hier la dissolution de tous les conseils communaux de la Guinée. Ils très prochainement remplacés par des délégations spéciales. Mais cette décision n’est pas du goût des forces vives de Guinée, qui dénoncent à travers cet acte la volonté du CNRD de se « substituer aux citoyens » pour diriger les collectivités locales. Ce qui d’ailleurs, selon elles, est une violation du code des collectivités locales. Les forces vives invitent les citoyens « épris de démocratie » à se mobiliser pour combattre ce qu’elles appellent “la dictature” qui est en train d’être instaurée par la junte guinéenne.
Ci-dessous la déclaration des forces vives de Guinée
Les Forces Vives de Guinée (FVG) protestent vigoureusement contre la dissolution des Conseils communaux élus et leur remplacement par des Délégations spéciales tels que décidés par le Décret du 27 mars du Président de la Transition. Cette décision du CNRD traduit la volonté de la junte de se substituer aux citoyens pour administrer directement les collectivités en violation du Code des collectivités révisé et de la politique de Décentralisation de notre Pays.
Le Code des Collectivités locales dispose en effet en son article 100 que le Conseil communal ne peut être dissout qu’en vertu de l’article 80 de la même loi. Or, cet article 80 est clair : « Le Conseil d’une collectivité locale dont le tiers au moins des membres ont été reconnus coupables par le Tribunal de première instance d’avoir commis des crimes ou délits peut être dissout sur proposition du Ministre en charge des collectivités locales. La dissolution est prononcée par Décret du Président de la République… ».
Cette décision inopportune de dissolution des Conseils communaux, qui intervient après celle de faire nommer les Chefs de quartiers et de districts par les gouverneurs de Région alors que les élections locales sont prévues cette année, trahit en réalité la volonté de la junte d’exercer un contrôle total sur les collectivités à l’effet de les utiliser pour asseoir un pouvoir sans partage sur le pays.
Les Forces Vives de Guinée tiennent à rappeler que la non organisation des élections communales, deux ans et demi après la prise du pouvoir par l’Armée, relève de la responsabilité exclusive de la junte qui refuse systématiquement de réunir les conditions d’organisation des élections.
Les Forces Vives de Guinée mettent en garde la junte sur le risque que cette violation récurrente de ses engagements, de la Charte de la Transition et des droits et libertés des citoyens fait peser sur la paix et la stabilité de notre pays.
Les Forces Vives de Guinée invitent tous les citoyens épris de démocratie et de justice à se mobiliser pour combattre avec la plus grande fermeté la dictature rampante qui est entrain de confisquer systématiquement nos droits et libertés et de remettre en cause les acquis démocratiques de notre peuple.
Conakry, le 29 mars 2024
Les Forces Vives de Guinée (FVG).