Après la dissolution des membres du Gouvernement Goumou, le 19 février par décret présidentiel, une autre décision du CNRD prise hier mercredi, a dissous les conseils communaux, dont le mandat est arrivé à expiration. Au lendemain de ladite décision, les réactions ne se sont pas fait attendre, aussi bien dans le rang des acteurs politiques que sociaux.
Joint au téléphone ce jeudi 28 mars 2024 par nos confrères de média guinée, le Coordinateur national du Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), a indiqué que ce décret n’est qu’une manière de faire respecter la parole du Président de la transition dans les aspects qui les arrangent.
Dans son intervention, Abdoul Sacko a déploré la violation une fois encore, par le CNRD ( Comité National du Rassemblement et le Développement), de nos textes de lois qui interdisent la prise d’une telle décision sans recourir à une procédure judiciaire dûment établie à cet effet.
« Ce qui est étonnant dans tout ça, c’est lorsque le décret précise que c’est par respect au Code des Collectivités révisé de 2017. C’est là où ça a été vraiment une forme de déception parce que ce Code révisé est clair dessus, en son article 80, qui dit qu’il faut à la suite d’une procédure judiciaire dûment établie où des conseillers au tiers seraient condamnés par faute de gestion.
Est-ce que cela a été le cas? Absolument pas a mentionné cet acteur de la société civile guinéenne. La dissolution de ces conseillers s’explique selon le CNRD par l’expiration de leur mandat. Pour Abdoul Sacko, quand les autorités au pouvoir indexent le fait que le mandat des conseillers communaux, aussi médiocres qu’ils soient est terminé. Le CNRD lui a-t-il ce mandat ? Est-ce que c’est la faute de ces conseillers que les élections communales n’ont pas été tenues à date ? s’est-il interrogé, avant de mentionner.
“c’est une manière de rejeter sur les conseillers la faiblesse du CNRD, à permettre aux citoyens conformément aux motifs de prise de pouvoir qui ont été annoncés, de choisir librement par la voie démocratique, les hommes et des femmes qui doivent agir à tous les niveaux et en leur nom. Mais comme en Guinée nous avons des gens qui ont des esprits minimalistes et chacun cherche à savoir par où se trouve son intérêt. Du coup on torpille la loi selon notre vouloir et selon nos intérêts personnels et égoïstes. Sinon je vois très mal, au regard de ces arguments que j’ai avancés sur la base de nos textes de loi et des promesses qui ont été prises par le Général Mamadi Doumbouya, le lendemain et les autres jours suivant le coup d’État, le 05 septembre 2021″, a-t-il rappelé.
À l’époque de l’ancien ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright, une autre décision avait été prise, demandant à ces conseillers de rendre compte de leur gestion, conformément à la moralisation. Face à cette décision qui a souffert d’exécution, le Coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée n’a pas manqué de déplorer le fonctionnement de la justice guinéenne notamment la crief.
« Il faut noter que la justice du CNRD n’est pas celle qui peut moraliser. Vous ne pouvez jamais moraliser si vous ne faites pas preuve de moralité dans votre gestion. Vous ne pouvez jamais juger les autres si vous ne pouvez pas être vous-même exemple dans votre gestion. Et pour être clair, la justice de moralisation du CNRD, y compris au premier rang la Crief, n’est qu’une justice politique pour faire taire tous ceux qui ont un avis contraire ou tous ceux qui constitueraient un contre-pouvoir aux d’autorités », a-t-il tranché.
Au nom de sa structure, Abdoul Sacko demande encore une fois au CNRD, le respect des engagements pris le 05 septembre et ceux avec la communauté internationale à travers la CEDEAO.
Après avoir eu 16 mois de bonus, en disant qu’en plus que les 24 mois suffiraient largement pour permettre au peuple d’être dirigé par des élus, c’est-à-dire par des hommes et des femmes qui ont la légitimé et la légalité de parler et d’agir à leur nom. Nous demandons simplement ça, pas plus », a-t-il exigé.
Source: média guinée