La dissolution des communes par le Général Mamadi Doumbouya, suscite de vives réactions au sein de la classe politique guinéenne. Ce jeudi 28 mars 2024 le leader du MoDel, a évoqué les raisons de cette mesure controversée.
« Quel est l’intérêt de remplacer des élus dont le mandat a expiré par des délégations spéciales lorsqu’il est possible d’organiser des élections communales afin de laisser la liberté aux populations de choisir ses dirigeants locaux ? Le CNRD ne savait-il pas la limite du mandat des conseils communaux pour préparer à bonne date l’élection de leur remplacement ? En réalité, la seule motivation des autorités de la transition est de contrôler l’ensemble du pouvoir en créant des appétits de postes au niveau local », indique Aliou Bah.
Sachant bien le niveau de pauvreté et le manque de maturité au sein des populations, c’est une occasion de susciter des intérêts qui entretiennent davantage de division et de diversion, soutient l’acteur politique. Pour motiver la dissolution des exécutifs communaux, le président de la transition a invoqué l’expiration de leur mandat. Pour Aliou Bah, la raison est ailleurs.
« Si la préoccupation de la junte militaire était le respect de la limite des mandats, pourquoi vouloir faire glisser le calendrier de la transition ? Évoquer des dispositions légales pour poser un acte lorsque ça arrange son agenda et faire l’aveugle sur la loi lorsque c’est contre ses intérêts, est un jeu dangereux pour la stabilité du pays », prévient le président de MoDel, qui ajoute que cette décision du président du CNRD ne pourra en aucun cas favoriser ni le développement encore moins aider à instaurer la démocratie en Guinée.
« Cette décision de dissolution des conseils communaux n’est ni pour l’intérêt de la démocratie encore moins pour celui du développement. Ceci étant, que ceux s’agitent déjà autour sachent qu’ils pourront être complices d’une dictature en projet de fabrication. Le CNRD, qui est une autorité non élue, doit aussi se rappeler que le mandat de la transition expire en décembre 2024 conformément à ses libres engagements. Le peuple de Guinée prendra éventuellement le décret de son remplacement car il est le seul propriétaire du pouvoir », martèle Aliou Bah.
Avec Africa Guinée