Venus de la société civile, des confessions religieuses, de l’enseignement, des communicateurs traditionnels, mais aussi des artistes et autres personnalités, ces cadres se sont réunis samedi, 10 février 2024 dans la Commune Urbaine de Kindia. Objectif, jetter un regard sur la conduite de la transition enclenchée le 05 septembre 2021, afin de faire un plaidoyer aux autorités pour la réussite de celle-ci. C’est une initiative de la Coalition Nationale d’Appui à la Réconciliation en Guinée (CONAREG), qui vise à œuvrer pour une transition réussie.
Ladite Coalition d’organisations de défense des droits humains, d’associations de victimes et des médias. En collaboration avec la Coalition internationale des sites des consciences et du Centre d’études pour la lutte contre les violences et la réconciliation, elle entend transcender les clivages, prévenir les conflits, panser les blessures du passé et rassembler tous les guinéens autour de noble objectif, celui du développement socioéconomique.
Prenant la parole, le coordinateur de la CONAREG au niveau Basse Guinée, a tout d’abord décrit les grands axes de la coalition, avant de souligner l’objectif recherché dans l’organisation de cette table ronde.
« Cette année le thème choisi est ” Enjeux et défis d’une transition réussie en Guinée, s’inspirer du passé pour prévenir l’avenir”. L’objectif recherché, c’est pour que la Guinée sorte de cette transition la tête haute. Et pour se faire, il faut que tous les acteurs s’impliquent pour plaider au niveau des autorités, afin qu’un dialogue beaucoup plus large soit implémenté pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel», a déclaré Sidy Mohamed Bah.
Fondamentalement rappelle Mohamed Kassi Camara, acteur de la société civile de Kindia, la transition réussie dans un pays demande d’abord à ceux qui sont au pouvoir d’éviter les agendas cachés.
Deuxièmement a-t-il poursuivi, le respect de la charte de la transition est indéniable. À cela s’ajoute, les problèmes liés à la restriction des libertés publiques, en faisant également de la CRIEF un instrument juridique et non un instrument politico-juridique.
« Avec tout ce qui se passe actuellement, on a l’impression que le mal est collé à la peau du guinéen, car on a tous pensé que ces dérives allaient être un mauvais souvenir pour nous. Franchement, la situation n’inspire pas confiance entre les dirigeants et les dirigés. Mais, on doit encore espérer mettre la nation au-dessus de tout pour sortir de cette situation et avoir des élections libres, transparentes et apaisées parce que c’est ça le socle d’une transition », a-t-il déploré.
Présent à cette rencontre, l’imam Elhadj Oumar Camara, a profité d’interpeller tous les acteurs, sans exclusion, pour que la Guinée finisse enfin avec ses problèmes.
« Je tire le chapeau à la CONAREG pour une telle pensée, car c’est seulement un fou qui peut se réjouir de la situation actuelle du pays. L’espoir qui avait été suscité chez les gens est minime du jour au jour. Raison pour laquelle, tout un chacun, sans aucune exception, doit faire de son mieux pour que cette transition réussisse. Aux gouvernants aussi de savoir que tout chef a un moment de gloire et s’il profite bien de ce moment, il ne sera pas inquiété par Dieu, le créateur des cieux (…) Donc, tous au tour d’un dialogue véridique pour une bonne transition », a souligné l’Imam.
Même son de cloche chez Gabriel Camara, président de l’antenne de la CONAREG de Kindia. « Nous souhaitons qu’à la sortie de cette rencontre que chaque partie prenante s’approprie du contenu de cette table ronde et que nous allons partir dans plusieurs sens pour diffuser et sensibiliser les citoyens pour réussir cette transition. Nous devons donc vulgariser tout ce qui va à la bonne marche de la transition et surtout pour une paix durable en Guinée. Cette table ronde nous a éclairé et elle nous permet de nous orienter, de prendre une bonne position pour contribuer à la cohésion sociale », a-t-il martelé.
Il faut signaler que la CONAREG travaille étroitement avec les organisations de la société civile, les leaders religieux, les communicateurs traditionnels, les jeunes, les femmes, les journalistes, les artistes, les éducateurs, mais aussi les coordinations régionales dans les régions notamment de Conakry, Kindia, Labé, Kankan et Nzérékoré.
Joe Zoum