Il s’agit des conventions de base portant sur le développement d’une chaine de production intégrée de minerais de fer, de la réalisation des infrastructures ferroviaires et portuaires et de la construction d’une aciérie à terme. Apres un travail abattu le 04 décembre 2023 entre les conseillers du CNT, la Conférence des Présidents a institué une Commission Adhoc à l’effet d’examiner la convention et les accords relatifs au minerai de fer du Mont Simandou signés le 22 Mars 2023 entre la République de Guinée et la société Winning Consortium Simandou dans le cadre du projet de co-développement. Ladite commission a présenté ce samedi 03 février 2024, le rapport final de la convention et des accords.
Cette plénière a connu la présence des membres du comité stratégique du projet Simandou, du gouverneur de la Bangue Centrale, du président du conseil d’administration de la CTG, du ministre de l’économie et des finances, de la ministre de l’environnement et du ministre des mines et de la géologie. C’est sur la clairvoyance et les auspices du Président du conseil national de la transition Dr Dansa Kourouma que les documents ont été minutieusement examinés et adoptés.Le rapporteur de la Commission, honorable Mory Dounoh a dans sa présentation indiqué la stratégie mise en place pour la réussite de cette convention gigantesque basée sur le minerai de fer du mont Simandou. “La Présidence de la République a mis en place le Comité Stratégique de Suivi du Projet Simandou, assisté par un conseil technique international, deux conseils financiers et un conseil juridique, tous de dimension internationale pour accélérer la mise à exploitation du projet intégré (port-rail-mines-aciérie y compris les études de faisabilité) des gisements de minerais de fer de Simandou “, a rappelé le rapporteur.
Le projet intégré du Simandou comprend quatre composantes à savoir : deux gisements de minerai de fer développés par Winning Consortium Simandou (blocs 1&2) et Rio Tinto/ Simfer (blocs 3&4) ; une aciérie de 500.000 tonnes par an et une usine de pellet de 2 millions de tonnes par an ; un chemin de fer à double voie reliant les mines situées dans les préfectures de Beyla et de Kérouané au port et un port situé à Moribaya dans la préfecture de Forécariah.
“A ce stade, tenant compte du chemin à la fois laborieux et tortueux parcouru, la nécessité absolue d’une réponse s’imposait d’emblée. C’est pour cette raison et surtout pour prendre en compte les dispositions de l’Accord transactionnel que l’État, d’une part, le groupe Rio Tinto et ses partenaires d’autre part, ont entamé des discussions pour intégrer les modifications prévues dans ledit accord transactionnel et dans le cadre juridique d’investissement global requis pour réaliser ce projet intégré extrêmement couteux et évalué à environ 20 milliards de dollars US “.
PHASE DE CONSTRUCTION :
Les infrastructures ferroviaires et portuaires seront financées et réalisées par les sociétés de projet WCS et de Simfer. Toutefois, à la fin de la construction, ces infrastructures seront transférées sans condition aucune à la CTG.Ainsi, WCS réalisera la ligne ferroviaire qui reliera sa mine à la ligne ferroviaire principale et à son quai portuaire à Moribaya.
Simfer réalisera également la ligne de connexion de sa mine vers la ligne de raccordement (entre
Beyla et Kérouané) et son quai portuaire pour une distance d’environ 70 km.
La voie principale du chemin de fer à construire sera une double voie avec une distance d’environ 657 km au total et reliera les mines du Simandou Sud et Simandou Nord au port de Moribaya. Sur la base du chronogramme convenu avec les partenaires industriels, la phase de construction du projet devrait s’achever en décembre 2025.
PHASE D’EXPLOITATION
Les mines de Simfer et de WCS doivent impérativement atteindre la date de première production commerciale à compter de la « date de commencement du tarif ». Elles devront atteindre leurs pleines capacités de production de 120 millions de tonnes par an (Mtpa), soit 60 millions pour WCS et 60 millions de tonnes pour Simfer (pour la première phase).
PHASE DE CONSTRUCTION D’UNE ACIERIE OU D’UNE USINE DE PELLET
Dans la Convention initiale de WCS et sous réserve de la réalisation d’une étude de faisabilité positive, WCS s’engage en partenariat avec des opérateurs de renommée internationale, à partir de la date du 1er janvier 2036, à construire une aciérie avec une capacité annuelle de production de 500.000 tonnes par an.
Les avantages liés à la construction des infrastructures portuaires et ferroviaires à tunnel passager :
Les infrastructures ferroviaires et portuaires seront financées et réalisées par les sociétés de projet WCS et de Simfer. Toutefois, à la fin de la construction, ces infrastructures seront transférées sans condition aucune à la CTG. Une seule voie ferrée sera construite au lieu de deux voies pour minimiser les dégâts environnementaux.
Ainsi, WCS réalisera la ligne ferroviaire qui reliera sa mine à la ligne ferroviaire principale et à son quai portuaire à Moribaya et Simfer fera de même vers la ligne de raccordement (entre Beyla et Kérouané) et son quai portuaire pour une distance d’environ 70 km.
La voie principale du chemin de fer à construire sera une double voie avec une distance d’environ 657 km au total et reliera les mines du Simandou Sud et Simandou Nord au port de Moribaya. Conformément à la politique de mutualisation des infrastructures connexes aux mines mises en place par l’État, le chemin de fer sera multi-utilisateur et multi-usage. Il pourra donc être utilisé par les autres opérateurs miniers de la région dans des conditions commerciales et techniques à convenir sous l’égide de l’État, ainsi que pour le transport des marchandises et des passagers.
Enfin, le chemin de fer « trans-guinéen » désenclavera le pays et permettra l’évacuation des produits agricoles et le transport de passagers, ce qui favorisera la diversification de l’économie en faisant du secteur minier un catalyseur pour le développement des autres secteurs. Un corridor agricole sera créé le long de la voie ferrée à travers le désenclavement d’immenses terres arables.
Un parc industriel sera également créé dans la zone portuaire pour faire du projet un catalyseur du développement économique de la Guinée.
Le contenu local : Le plan de Contenu local de cette nouvelle version de la Convention repose sur 3 piliers :
1. Créer des emplois pour les Guinéens et Guinéennes ;
2. Favoriser l’approvisionnement local qui bénéficiera aux entreprises guinéennes ;
3. Faciliter le transfert de technologies via la formation des Guinéens et le soutien aux entreprises guinéennes.
Les partenaires ont d’ores et déjà conclu un accord avec l’Institut Polytechnique de Conakry pour la création d’une filière chemin de fer et une école professionnelle a été construite à Beyla. Les partenaires se sont engagés à respecter les différentes cibles en matière de contenu local conformément à la Loi L/2022/010/CNT du 22 Septembre 2022 portant Contenu local. Le Plan du contenu local définit les moyens pour y parvenir, en incluant des engagements détaillés en matière d’emplois, de formation ou encore de procédures d’appel d’offres. Par ailleurs, l’État et les partenaires industriels se sont engagés à respecter les normes environnementales et sociales les plus exigeantes dans le cadre du projet Simandou et à promouvoir une approche coordonnée afin d’assurer la gestion efficiente de ses impacts environnementaux et sociaux. Ces normes incluent les directives de la Banque mondiale sur l’environnement, la santé et la sécurité et les normes de performance en matière de durabilité environnementale et sociale de l’IFC, ainsi que les principes de l’Equateur.
Mobilisation de 20 Milliards pour le financement du projet, “Le Président de la société Baowu Resources a notifié au Président du Comité Stratégique du Simandou le 29 décembre 2023 l’approbation du financement de 20 Milliards US au compte du projet par la Commission Nationale de la Réforme de la Chine (NRDC) pour la première fois depuis la genèse de ce projet”, a-t-il indiqué.
Pour la possibilité du retrait du titre minier sera effectuée comme suit ; ” Le non-respect du chronogramme établi ou les autres obligations contractuelles de la part des compagnies, après avertissement et sanctions, peut entrainer le retrait de leur permis minier sans indemnisation ou réparation de dommage quelconque”, a rappelé le rapporteur Mory Dounoh
Toujours au compte des avantages macro-économiques, il faut noter que pendant la phase d’exploitation à partir de 2026, une hausse graduelle de la production est projetée sur les trois premières années, pouvant atteindre 120M de tonnes par an dès 2027-2029. Sur les premières années de production, l’impact économique du projet sera moindre que celui observé pendant la phase de production. À maturité, toutefois, à un prix de 70 USD/tonne, le niveau des exportations se situera à un peu plus de 8 milliards USD chaque année.
La Commission
François Lelano pour insvestigatorguinee.com 621498176