La Côte d’Ivoire a éliminé le Sénégal en huitièmes de finale de sa CAN à domicile (1-1, 5-4 aux t.a.b.) et affrontera en quarts samedi (18 heures) le vainqueur de Mali-Burkina Faso (joué ce mardi, 18 heures). Franck Kessié (86e s.p.) a répondu à Habib Diallo (4e) et a transformé le tir au but vainqueur.
Le Sénégal ne rendra pas la monnaie de sa pièce à la Côte d’Ivoire en remportant la CAN sur son sol comme les Éléphants l’avaient réussi à Dakar, en 1992 (0-0, 11-10 aux t.a.b. en finale contre le Ghana), ainsi que l’avait espéré Aliou Cissé dimanche. Car le sélectionneur des Lions de la Teranga a vu son équipe tenante du trophée (le premier de son histoire, gagné en 2022), être éliminée par le pays organisateur dès les huitièmes de finale (1-1, 4-5 aux t.a.b.).
Moussa Niakhaté manque son tir au but
Giflés par la Guinée équatoriale lundi dernier (0-4) puis qualifiés miraculeusement après la victoire du Maroc contre la Zambie (1-0) mercredi, les Ivoiriens ont vécu des derniers jours particulièrement tumultueux avec la démission de leur sélectionneur, Jean-Louis Gasset, puis la possible arrivée, finalement avortée, de Hervé Renard. C’est finalement l’ex-adjoint Emerse Faé qui les conduisait et ils ont fait preuve de ressources mentales exceptionnelles. En particulier en transformant tous leurs tirs au but, alors que Moussa Niakhaté a envoyé le sien sur le poteau droit de Yahia Fofana.
Pourtant, tout avait bien commencé pour les Sénégalais. Ils avaient en effet ouvert le score dès la 4e minute sur un magnifique centre en retrait de Sadio Mané vers Habib Diallo, qui a réussi un somptueux enchaînement contrôle de la poitrine-frappe en force du pied gauche sous la barre (4e). Sachant qu’ils auraient dû être réduits à dix dès la 11e minute (expulsion oubliée de Mané, voir ci-dessous), ils ont ensuite bien contrôlé une première période fermée et sans spectacle, malgré une escarmouche de Seko Fofana (41e).
Le public ivoirien revigoré
Puis lors d’une seconde mi-temps de plus en plus enlevée au fil des minutes, ils ont raté plusieurs occasions nettes par Ismaïla Sarr (48e, belle parade de Yahia Fofana), Lamine Camara (70e) et Sadio Mané (75e). Ils se sont ainsi mis à la merci d’un réveil ivoirien, qui a finalement eu lieu, Édouard Mendy s’interposant à trois reprises avec autorité (deux fois à la 74e et une fois à la 77e), mais concédant finalement un penalty – suite à l’intervention du VAR – pour une grosse faute sur Nicolas Pépé. Il a été transformé avec sang-froid du pied droit par Franck Kessié (86e), entré à la place de Sangaré (73e).
Avec la fatigue, il n’y a eu que deux vrais frissons durant la prolongation, un de chaque côté : un tir lointain de Serge Aurier juste à côté (98e) et une superbe parade de Fofana devant Sadio Mané (105e+2). La séance de tirs au but a donc tourné à l’avantage des Ivoiriens, celui de la gagne étant transformé par Franck Kessié, vraiment pas épargné par les critiques, mais hyper costaud dans sa tête.
La Côte d’Ivoire jouera donc samedi (18 heures) à Bouaké, au stade de la Paix, son quart de finale contre le vainqueur de Mali – Burkina Faso (qui se dispute ce mardi, 18 heures). Devant un public forcément revigoré comme jamais.
Le fait : un arbitrage plus que contestable
L’arbitre gabonais, Pierre Atcho, s’est manqué dans les grandes largeurs tout au long de ce choc, mais a été heureusement en partie rattrapé par le VAR. À la 9e minute, la star du Sénégal, Sadio Mané a taclé de manière inconsidérée le milieu ivoirien Ibrahim Sangaré, resté au sol plusieurs minutes avant de reprendre le jeu. M. Atcho a brandi un carton jaune à l’attaquant des Lions de la Ternaga et n’a pas été appelé par le VAR. Alors que ce dernier aurait dû considérer qu’il s’agissait d’une erreur manifeste de ne pas expulser Mané, tant son tacle était mal maîtrisé, avec un pied en avant heurtant le tibia de Sangaré.
Ensuite, la non-interpellation de l’arbitre (par le VAR) après sa décision plus que contestable de ne pas accorder de penalty au Sénégal pour un accrochage assez net d’Odilon Kossounou sur Ismaïla Sarr (55e), relevait-elle d’une forme de compensation ?
En tout cas, Pierre Atcho, perdu, s’est carrément trompé, un peu plus tard, en ne sifflant pas le penalty qui s’imposait pour une faute énorme d’Édouard Mendy sur Nicolas Pépé, nettement visible à vitesse réelle et en direct. Il a donc fallu que le VAR le « sauve » cette fois : il est allé visionner les images et a accordé ce penalty évident, transformé par Franck Kessié, 86e). Un moindre mal.
L’Équipe