C’est dans la nuit du 30 Novembre au 1er décembre 2023 que les tirs nourris ont été entendus au près d’une caserne située au sud de la capitale, où se sont dirigés les éléments de la gardes nationales. Cette unité a tenté de libérer un ministre et un secrétaire d’État qui se trouvaient en garde à vue dans un poste de police judiciaire, avant de se retrancher dans cette caserne. Les forces spéciales ont tenté de donner l’assaut avant d’interrompre l’opération pour laisser à des négociations. Celles-ci semblent avoir échoué, les tirs ont repris dans la matinée.
Vers 22h, le 30 novembre au soir, des éléments de la garde nationale ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des finances, Souleiman Seidi et le secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro qui s’y trouvaient en garde à vue pour des soupçons de malversations.
Calme précaire
Ces éléments de la garde nationale sont parvenus à exfiltrer les deux responsables qui les ont conduit vers une destination inconnue, puis se sont retranchés dans une caserne du quartier de Santa-Luzia dans le sud de Bissau. Après plusieurs tentatives de médiations, les forces spéciales sont intervenues. Des tirs d’armes lourdes ont été échangés avant le retour à un calme précaire désormais rompu par de nouveaux tirs ce 1er décembre au matin.
Dix millions de dollars
Ces évènements interviennent alors que le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo est à Dubaï où il participe à la COP28. On ignore donc toujours pour l’heure où se trouvent le ministre et le secrétaire d’État, au coeur d’une polémique sur un retrait de dix millions de dollars des caisses de l’État. Interrogé sur le sujet par les députés, lundi, le ministre des Finances avait affirmé que ce retrait était légal et qu’il était destiné à soutenir le secteur privé du pays.
Ce vendredi, l’état-major affirme contrôler la situation après une nuit d’affrontements dans la capitale durant laquelle des éléments de la Garde nationale ont libéré deux ministres, durant leur interrogatoire par la police.
Un responsable militaire s’exprimant sous le couvert de l’anonymat compte tenu de la sensibilité de la situation a dit que le colonel Tchongo, de la Garde nationale, s’était rendu. Une photo censée le montrer entre les mains de l’armée a été envoyée à des journalistes. Il a indiqué par ailleurs que deux membres du gouvernement que les éléments de la Garde nationale sont soupçonnés d’avoir soustrait à la police alors qu’ils étaient en cours d’interrogatoire avaient été récupérés sains et saufs.
RFI