Figure de l’opposition lorsqu’Alpha Condé était au pouvoir, Cellou Dalein Diallo se dresse maintenant contre le président de la transition guinéenne, dont il avait pourtant salué le putsch en septembre 2021. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, reprise par nos confrères d’Africa Guinée, Cellou Dalein Diallo vient d’afficher son scepticisme par rapport au respect du calendrier de la Transition qui prévoit le retour des civils au Pouvoir en début 2025.
L’ancien Premier ministre pense que les étapes prioritaires définies par la junte sont intenables dans un délai de deux ans. Mieux, selon le leader de l’UFDG (Union des Forces Démocratiques de Guinée) la Guinée ne dispose pas de moyen pour réunir un budget de 600 millions de dollars.
« La CEDEAO avait proposé que la transition dure deux ans, mais le CNRD a fait la liste des dix chantiers considérés comme prioritaires qu’il est impossible de terminer dans ce délai. Le tout avec un budget irréaliste de 600 millions de dollars, que la Guinée n’a pas », pointe Cellou Dalein Diallo dans un entretien avec Jeune Afrique.
Le vice-président de l’Internationale Libérale dénonce aussi l’attitude accommodante de la communauté internationale vis-à-vis de la junte au pouvoir en Guinée. « Les Occidentaux préfèrent continuer à livrer leurs guerres d’influence et défendre leurs intérêts économiques plutôt que d’insister sur le respect des valeurs démocratiques », regrette l’homme politique guinéen.
« En Guinée, on ne les a pas suffisamment entendus lorsque certaines libertés fondamentales, comme le droit de manifester sur les places publiques, ont été suspendues. On ne les a pas entendus non plus lorsque des gens ont été tués en marge de manifestations », énumère l’ancien Premier ministre.
Africa Guinée/Jeune Afrique