Depuis plus d’une semaine, en Guinée, les ondes de plusieurs médias sont brouillées. L’accès à internet restreint en des moments. Celui aux réseaux sociaux, devenu une énorme préoccupation, parce qu’étant restreints à la limite du blocage.
Mais le gouvernement trouve tout cela normal. Du moins si l’on en croit son porte-parole, qui affirme, sans gêne, aucune, que l’internet et les réseaux sociaux ne sont pas un droit, à un moment où les réseaux sociaux sont aujourd’hui considérés, sous des cieux normaux, comme étant un nouveau droit humain, étroitement lié au droit à la liberté d’expression.
Paradoxalement, à l’ère du numérique, entendre un ministre des télécommunications et de l’économie numérique, défendre une telle position, cela parait très curieux voire inquiétant.
C’est sans doute l’expression d’une radicalisation d’un système qui est convaincu, à ses dépens, que les médias, notamment, ne voient plus l’essentiel, mais surtout le détail, la gaffe, la démarche hésitante ou l’élocution trainante.
Ousmane Gaoual Diallo en est tellement convaincu qu’il ne s’est pas empêché de jeter à la figure de ses interlocuteurs, son opinion tendancieuse sur les médias, qu’il accuse d’avoir transformé leurs studios en un tribunal.
Au porte-parole du gouvernement de comprendre que c’est une réaction qui s’apparente à une volonté manifeste de brider le débat, ce qui est antinomique à la culture démocratique que le Chef de l’Etat a promise d’enraciner à sa prise du pouvoir le 05 septembre 2021.Ou qu’on nous dise que c’est un engagement suranné.
Il est en tout cas certain que cette manière décidée de la faire boucler aux voix dissonantes, ne fait plus recette dans le monde d’aujourd’hui.
En réalité, cette situation qui est sans précédent est absolument préoccupante dans la mesure où aucune autorité ne veut l’assumer. A commencer par l’ARPT, le régulateur. Puis le département, la tutelle technique de celui-ci, et plus loin les sommets, de la primature à la Présidence.
Au-delà, c’est aussi et surtout une situation trop grave pour un pays à économie sous perfusion. L’image renvoyée est des plus répulsives, voire répugnantes de l’investissement des capitaux étrangers déjà déserts, pourtant indispensables pour une transition qui nourrit des ambitions de développement.
Le Président en est-il bien briffé à l’effet de prendre la mesure de la situation qui a le mérite de davantage stigmatiser son régime ? pas sûr.
La faute à un entourage incapable à coup sûr d’éclairer le présent de leur patron, puis d’orienter son futur.
Pour cela, il faut plaindre l’affaissement du niveau du secrétariat général de la présidence et du cabinet, qui a atteint un point si critique qu’il faut s’en inquiéter.
Le colonel qui, apparemment, serait le seul à son étage soucieux de la réussite de sa transition, devrait comprendre qu’il y a des bonnes idées ailleurs en vue d’acheminer le pays vers un objectif nouveau.
Il doit par conséquent vite remonter sur cheval pour que l’ordre l’emporte sur le chaos dans une transition en proie à l’incertitude et à la peur du bide.
A défaut, le coup de Trafalgar de ces actions inopportunes et insensées qui augmentent la frustration et la colère au sein de l’opinion, risquerait de faire basculer dangereusement la transition.
In Djoma