L’artiste chanteur malien, Salif Kéita, n’est-il plus le bienvenu en Côte d’Ivoire ? La question se pose avec les voix qui s’élèvent pour appeler au boycott du rendez-vous qu’il donne aux mélomanes, mi-novembre 2023 pour un concert live.
C’est dans quelques semaines que le rendez-vous de l’artiste chanteur Salif Kéita aux mélomanes aura lieu. Selon des affiches du concert annoncé au Palais de la Culture d’Abidjan Treichville, des dispositions au plan logistiques sont prises. La communication sur l’événement se fait aussi. Mais le rendez-vous du 17 novembre 2023 ne plaît pas à tous.
Une campagne de boycott du projet de Salif Kéita se fait aussi parallèlement. Sur les réseaux sociaux, de nombreux cyberactivistes s’y adonnent.
« Pas moyen bouger pour voir l’hypocrite en spectacle », ou encore « Salif Kéita, on ne lance pas cailloux où on garde ses œufs », lit-on dans des posts de cyberactivistes qui semblent être appréciés des internautes si l’on s’en tient aux nombreux commentaires.
En cause, les internautes évoquent l’épisode des 49 militaires ivoiriens qui sont restés en détention pendant des mois à Bamako. Nommé courant août 2023 conseiller spécial du colonel Assimi Goïta, le président de la transition malienne, les voix qui s’élèvent pour appeler au boycott du concert à venir, reprochent entre autres à la star de la musique malienne d’avoir soutenu l’action contre les soldats ivoiriens.
Théodore Kouassi est un enseignant en musique. Il ne faudrait pas encourager cette opposition au concert de l’artiste chanteur, dit-il. « Je fustige tous ces cyberactivistes qui souhaitent interdire ce concert. Qu’ils sachent que c’est la culture qui rassemble les peuples », commente-t-il chez nos confrères de 7info qui l’ont contacté.
« Même s’il est proche du président Assimi Goïta, c’est avant tout un artiste et l’artiste est apolitique. Son soutien aux militaires au pouvoir dans son pays ne doit pas être un obstacle à sa venue en Côte d’Ivoire. Les événements qui ont cours au Mali sont récents, or Salif Kéita est un artiste qui a plus d’une cinquantaine d’années de carrière. Il vient en Côte d’Ivoire pour faire son art. La culture est apolitique et elle est au-dessus de tout », analyse Théodore Kouassi.
Selon lui, la position de Salif Kéita vis-à-vis des autorités de son pays peut changer.