Poursuivi pour détournement de deniers publics d’un montant de 15 milliards gnf, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé, prise illégale d’intérêt et complicité, Amadou Damaro tout comme ces co-accusés dont Zenab Camara (Zépharel), Michel Kamano et de Kim Sun Cheng a rejeté les faits qui lui sont reprochés.
« Je plaide absolument non coupable. Aucun des faits. Je n’ai jamais refusé de me présenter devant la justice de mon pays. J’avais promis de me présenter si ma santé le permet. Quand tu perds l’argent, tu n’as rien perdu mais quand tu perds ta réputation, tu as tout perdu. Je suis venu pour défendre mon honneur, laver mon honneur. La Cour que vous êtes est d’utilité publique… J’ai été convoqué à la gendarmerie sur une simple dénonciation anonyme. On m’a posé la question que savez-vous des 15 milliards GNF ? L’assemblée nationale ne reçoit que des subventions… Les 15 milliards faisant partie des subventions d’exceptions et elles sont non remboursables. Comment en sommes-nous venus avec ces 15 milliards ? Nous avons bénéficié d’un don pour le palais de l’assemblée nationale … En 2020, quand j’ai été élu comme président de l’assemblée nationale, il y a eu redéploiement et l’assemblée n’avait pas de budget et on avait pas d’argent. J’ai fait recours à la société de M. Kim et qui n’était pas intéressé car au temps de Lansana Conté et Alpha Condé, il avait fait des travaux qui n’avaient pas été payés; après, il a fait un budget de 2 milliards et quelques francs guinéens. Je lui ai demandé de faire une clôture provisoire avec les travaux de la SEG, de l’EDG… l’utilisation des 15 milliards ne relève même pas de la comptabilité : 6 milliards se trouvent dans un compte à la banque centrale, 3 milliards pour la réalisation de la clôture et quelques travaux. Et les 6 autres milliards GNF pour le paiement des primes des députés », a-t-il indiqué.
C’est à 19h 45 mn que l’ancien président de l’assemblée nationale Amadou Damaro Camara après une détention de 18 mois a bénéficié d’une mise en liberté au terme d’une longue journée d’interrogatoire devant la chambre de jugement de la CRIEF.
L’ex chef du parlement guinéen qui a rejeté les faits de détournement de 15 milliards GNF de l’ancienne assemblée nationale, a réussi à convaincre la CRIEF sur ses arguments jugés solides par ses avocats. Amadou Damaro Camara est «soumis au restrictions ci-après : Ne pas sortir des limites territoriales de Conakry ;
Remettre au greffe ses documents et autres titres de voyage ;
Évitertout contact avec les parties civiles et autres témoins;
Éviter toutes communications de nature à compromettre la sérénité de la procédure… », a précisé le juge audiencier Zoumanigui.
Il faut noter que Michel Kamano, accusé dans le même dossier, a également bénéficié d’une autorisation de sortie du territoire pour un mois pour se faire soigner en France.
L’audience a été renvoyée au 16 novembre prochain par le juge Francis Kova Zoumanigui. Interrogé, Me Santiba Kouyaté estime que justice a été rendue en partie après 18 mois de détention de son client. Il a promis de poursuivre le combat.
« C’est un sentiment de profonde satisfaction parce que franchement la justice a été réparée en partie. Pour le moment, c’est tout ce que je peux dire. La bataille continue. Nous allons démontrer que le dossier est vide, voilà le sentiment que j’ai », a-t-il confié à la rédaction de Mosaiqueguinee.com.
Source: Mosaiqueguinee.com