Le Centre Hospitalo- Universitaire de Donka, récemment rénové pour une meilleure prise en charge des malades par le gouvernement de la transition, piloté par le Colonel Mamadi Doumbouya montre encore des insuffisances. Du point de vue frais de priseenchargesanitaire, certains patients y croisent le fer et même l’enfer.
Rénovée par le gouvernement guinéen, il ya quelques mois, le CHU de Donka, le plus grand centre hospitalo- universitaire en Guinée présente une architecture imposante, peut-on dire séduisante pour des visiteurs. Séduisante, oui il en a l’air, car toutes les commodités qu’un centre de santé devait avoir y sont.
Donka jadis méprisé qui faisait la risée de toutes les couches sociales du pays surtout les nanties, les hommes politiques, les ministres de Conté à Condé, les hommes d’affaires…bref de tous ceux et celles qui avaient de gros sous pour aller se faire soigner à l’étranger. “Donka est ceci, Donka est cela”, disaient- ils, hélas!
Pendant ce temps, les personnes aux revenus faibles, outre les nombreuses difficultés s’y battaient entre la vie et la mort parfois sans résultat satisfaisant. Les “oubliés de la république” acceptaient de s’y rendre dans des conditions révoltantes. Certains y rendaient leur dernier soupir. Et ce, en toute indifférence, faute de manque d’équipements adéquats, d’incompétence et de violation du serment d’hypocrate, Bon Dieu!!
Ces malades intoxiqués par l’odeur nauséabonde des déchets et de l’air du centre ne pouvaient qu’attendre que le jour de leur trépas, car n’ayant pas de fortune pour aller voir ailleurs, étaient obligés de gré ou de force d’y venir se faire soigner en choisissant la mort et parfois à même le sol. Des milliers de Guinéens issus en grande partie des familles pauvres y ont trouvé la mort.
Oui, la mort est certes fatale et évidente, mais on peut l’éviter, la prévenir avec des soins intensifs adéquats via la technologie de pointe. Le projet de rénovation et d’extension de Donka lancé au temps d’Alpha Condé en octobre 2015 à pas de caméléon n’était que de la poudre de perlimpinpin dans les yeux des pauvres guinéens désappointés.
Aujourd’hui, avec les autorités du CNDR et leurs partenaires canadien, le projet a trouvé son épilogue. Oui, une panoplie, car des équipements de dernières générations pouvant traiter les maladies autrefois compliquées. Donka à fait peau neuve et le confort qui s’y trouve passe de commentaire. Le vieux centre hospitalier des années 1950 devient “beau” et rivalise d’ailleurs ceux des pays de la sous- région.
Mais le hic, le Donka du luxe est- il fait pour tous les guinéens, surtout les plus démunis ? C’est difficile de répondre par affirmatif. Car, ceux qui y prélevaient des grosses sommes d’argent, je ne sais pas pour aller se faire soigner loin de la terre de nos ancêtres, ceux qui le trouvaient invivable le prennent d’assaut. Et les médecins semblent mieux s’occuper d’eux que les patients qui viennent sur des taxis moto ou dans des voitures de couleur jaune.
La ronde habituelle existe encore, excepté l’heure pour les malades considéré comme issus du prolétariat. La place assez vague pour leur recevoir, hélas encore! La situation économique étant une sangsue qui suce ces familles, à Donka on ne leur tend pas moins d’une facture de 500 mille francs guinéens, quelque soit la pathologie.
Pendant ce temps, les cliniques privées dans lesquelles les patients trouvaient bon a mal an leur santé et vie sans déplacer une montagne ou une mer à boire ont fait porte close sans aucune solution palliative. À quand Donka répondra- t- il aux attentes des pauvres guinéens visiblement désabusés? La question reste posée aux vendeurs d’illusions d’hier et d’aujourd’hui.
Kadiatou Soumah, Journaliste