Au petit matin du 05 septembre 2021, un certain lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya, commandant du Groupement des Forces Spéciales est apparu sur nos écrans avec des engagements rassurants et apaisants contrairement au régime du dictateur exilé en Turquie. Mais, il a fallu quelques mois d’observation pour découvrir l’homme à la barbe allongée, moustache légèrement coiffée, lunettes noires, uniforme et un drapeau magnifiant son bravoure et son patriotisme de nous avoir extirpé de l’enfer terrestre. Au menu des engagements les plus significatifs pris par l’actuel occupant du palais, le Colonel Mamadi Doumbouya, il y avait la fin des erreurs du passé et que la justice sera désormais la boussole qui va orienter chaque citoyen. Hélas !
Malheureusement, le communiqué N°15 en date du 13 mai 2022, le CNRD a annoncé au Peuple de Guinée l’interdiction de toutes manifestations sur la voie publique et que tout manquement à ces directives entraînera des conséquences de droit contre son ou ses auteurs et celui du 24 décembre 2022 de réitérer que les manifestations de toute nature sur la voie publique (marches de soutien, matchs de gala, tournois sportifs, toute activité distractive de quelque nature que ce soit) sont interdites. Malgré les multiples pressions internes et externes pour lever cette interdiction illégale, le Colonel Mamadi Doumbouya s’est montré intraitable face à la demande du Peuple et de la communauté internationale.
Pourtant, lors de la célébration de la journée internationale des droits de femmes à N’zérékoré en 2022, il s’est offert un bain de foule en violation flagrante de ses communiqués susvisés y compris sa présence à Kindia pour présider un Conseil de Ministres. Puis, lors de son retour de la cérémonie d’investiture du président Turc, les élèves de l’autoroute Fidel Castro étaient obligés d’abandonner les salles de classe pour l’accueillir. De même, les fêtes de L’Aïd El Kebir à Labé et de l’Aïd Al-Fitr à Kankan, nous avons assisté à des parades et activités de soutien sur les voies et places publiques sous la complicité de l’empereur des injonctions, le dérouté Garde des sceaux, Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme pour en tirer les conséquences de droits. Pire, un document dont l’origine administrative n’est pas encore identifiée circulait dans les médias sociaux intimant aux Secrétaires généraux et Chefs de cabinet de bien vouloir mobiliser le personnel de leur Département afin de réserver un accueil chaleureux au Président du CNRD à l’occasion de son retour de la 78eme assemblée générale des Nations Unies avec des saignées financières importantes et le début de la politisation à outrance de l’administration publique.
À bien des égards, le Colonel Mamadi Doumbouya ne sait-il pas servi du piétinement des principes démocratiques et des droits humains pour justifier son coup d’État ? Pourquoi remet-il en cause cet idéal de façon éhontée ? Ne disait-il pas éloquemment un agressif dictateur Guinéen que « la dignité, c’est l’harmonie entre le dire et le faire » ? À cette allure, tout porte à croire qu’il va confisquer la souveraineté du Peuple. Sachons que de son départ avec le sobriquet “Président de la République” indûment et impunément assumé par la Présidence de la Transition en passant sur son discours à la tribune des Nations Unies jusqu’à son accueil paisible au pays, nous devons constamment être aux aguets sur ses faits et gestes en cours. La démocratie en tant que régime politique et système de gouvernance n’a jamais été un problème en Afrique ou en Guinée. Elle ne saurait l’être aujourd’hui puisqu’il y a des expériences réussies de plus en plus dans la plupart des pays d’Afrique anglophone. Donc, face aux défis et enjeux démocratiques qui interpellent notre pays, il est urgent de se remobiliser et de renforcer la vigilance active sur chaque périmètre du territoire national pour demander le départ du Colonel Mamadi Doumbouya si et seulement si un jour surpasse les accords dits dynamiques avec la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest – CEDEAO.
Alseny Farinta CAMARA,
responsable à l’organisation du FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution)