Dar-Es-Salam, un quartier situé dans la haute banlieue de Conakry, abrite la plus grande décharge d’ordures de la capitale guinéenne. Des tonnes de déchets y sont deversés chaque jour. Conséquences, les riverains qui y habitent craignent pour leur santé, car, la majorité dit être exposée aux maladies et aux éventuels éboulements. Contre toute attente, c’est là aussi que d’autres personnes ramassent des déchets plastiques qui sont recyclés.
Trouvés au pied de la montagne d’ordures, les enfants fouillent dans des sacs posés ça et là. Ils sont à la recherche de déchets plastiques ou encore d’autres articles recyclables Ces objets rassemblés dans des sacs de 50 kg sont vendus aux unités de confection d’eaux minérales ou aux usines de recyclage.
Chaque kilogramme de plastique pesé est négocié à 1500 francs guinéens, témoigne une mère de famille que nous avons rencontré sur le site. Cette activité est sa principale source de revenu.
“Chaque jour, je viens ici pour ramasser les plastiques. C’est dans ça que je parviens à nourrir ma famille. Je gagne entre 40 et 50 kg par sac que je vends chez les preneurs à raison de 1500 GNF le kilo”, témoigne Mariame Camara.
De peur de contracter des maladies, la mère de famille veille au respect des règles hygiénique, une fois le travail effectué. “Une fois que je termine, je me lave avec l’eau de javel avant de toucher à quoi que ce soit, notamment d’autres activités”.
Pendant ces grandes vacances, les enfants de 10 à 17 ans sont tentés par cette activité. C’est le cas de N’Ga Bountou Camara et Fadima Condé, toutes élèves de la 7ème année. Elles disent pratiquer cette activité pour préparer la rentrée scolaire prochaine.
“Nos parents n’ont pas de moyens pour payer nos scolarités et nos fournitures. Nous faisons cette activité pour les aider en quelques sortes. Quand ils payent la scolarité, nous nous payons les fournitures que nous allons utiliser au cours de l’année scolaire”, disent- t’elles.
Elles semblent aussi avoir compris l’utilisation de l’eau de javel. « Après ici, nous nous lavons avec l’eau de javel pour ne pas attraper de maladie ».
Sékou Sylla, est instituteur et preneur à la décharge de Dar-Es-Salam. Pour lui, il y a des récupérateurs qui ramassent des dechets plastiques dans les différents quartiers, “ils viennent avec leurs produits vers nous . À notre tour, on pèse les sacs de plastiques reçus et on paie les récupérateurs. Avec la saison pluvieuse là les plastiques sont mouillés et pour les revendre à l’usine de recyclage c’est un autre calvaire. Nous achetons beaucoup de plastiques ici. Mais le gouvernement n’a envoyé seulement qu’un seul acheteur pour tous ces sacs de plastiques. Nous avons besoin de plus de partenaires pour les revendre.
Ces plastiques selon l’enseignant sont transformés en bassines communément appelées “kabakoudou”. “Nous demandons à l’Etat d’envoyer plus de partenaires pour l’achat des plastiques. C’est une activité qui n’est pas aussi facile”, a déclaré Sékou Sylla.
A noter que les femmes et enfants rencontrés sur place pratiquent cette activité sans aucune protection.
Emmanuella GROVOGUI pour investigatorguinee.com