Située à l’ouest du continent africain, la république de Guinée, ayant pour capitale Conakry, couvre une superficie de 245 857 km2 pour une population estimée à environ 14 millions d’habitants. Ce pays, indépendant de la colonisation française depuis le 2 octobre 1958, peine à amorcer un véritable développement malgré ses immenses potentialités. Il est également appelé le “château d’eau de l’Afrique occidentale” en raison de plusieurs cours d’eau prenant leur source sur son territoire. Soixante-quatre ans après son indépendance, ce pays, potentiellement riche de par son sol et son sous-sol, est victime d’une épidémie dont le virus est la production de ses propres fruits. Les études se multiplient, les analyses se poursuivent pour trouver un vaccin afin de pouvoir endiguer ce phénomène dans notre société. Malheureusement, ces études n’aboutissent pas à un résultat concluant. Ce virus, appelé la corruption, affecte tous les secteurs d’activités.
Elle constitue un fléau pour de nombreux observateurs, car son impact sur le développement, le progrès et l’émergence de notre chère patrie est une réalité tangible. Les Guinéens vivent sous le seuil de pauvreté malgré l’immensité de la richesse de leur sous-sol en ressources minières telles que l’or, la bauxite, le fer, l’uranium, le diamant, etc. Beaucoup de nos compatriotes vivent dans l’extrême pauvreté parce qu’un groupuscule de personnes en profite pour dilapider le bien commun. Ce fléau pousse de nombreux jeunes Guinéens à risquer leur vie en traversant la Méditerranée à la recherche du bien-être, motivés par un désespoir chronique causé par ce virus qui freine l’épanouissement de la jeunesse. La corruption est également profondément enracinée dans l’ADN de certains hauts fonctionnaires de l’État et se transmet de génération en génération. Elle empêche le décollage économique du pays, encourage la misère, détruit l’avenir des fils et des filles de la nation, nuit au pouvoir d’achat des Guinéens, compromet la prospérité de la Guinée et de ses citoyens, entrave la réalisation des infrastructures sociales de base (écoles, centres de santé, forages, etc.), fait augmenter la masse monétaire en circulation et entraîne par ricochet l’inflation des produits sur le marché, et diminue le produit intérieur brut (PIB).
Malheureusement, il est indéniable que le retard de la Guinée est la conséquence du manque de patriotisme de ses citoyens. Chacun profite de la situation pour s’enrichir personnellement. Il suffit simplement de donner une grande responsabilité, ou du moins une régie financière, à un résident, qu’il soit chômeur ou non, pour voir un changement exponentiel dans son train de vie. Les caisses de l’État sont ouvertes pour détourner les ressources sans aucune crainte.
C’est le moment de donner un nouvel élan aux Guinéens en défendant les valeurs de la République dans la politique de refondation en cours. La création de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) n’ébranle en rien les candidats à la corruption.
“Entre la Guinée et les Guinéens, qui aime qui ?” En réalité, Dieu a tout donné à ce pays et son développement incombe à un sursaut de responsabilité. En effet, les crimes économiques sont plus dangereux que les crimes de sang
Laye Famo Condé, président de l’association
des journalistes de la région de Kankan.