Face au juge audiencier, ce jeudi 8 juin 2023, au TPI Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, Ibrahima Diallo responsable des opérations du FNDC dissous, a rejeté les faits pour lesquels il est poursuivi. Il s’agit des faits de participation délictueuse à un attroupement, complicité de destruction d’édifices privés et publics, coups et blessures volontaires, délits prévus et punis par les articles 627, 523, 239 et 19 du Code Pénal guinéen.
«Je ne reconnais pas les faits, monsieur le président. Le 30 juillet 2022, le matin, j’ai été informé par une source que je dois être arrêté. J’ai pris la peine d’appeler au téléphone et j’ai appelé mon avocat Salifou Beavogui pour lui dire que j’ai appris que je dois être arrêté. Je lui ai dit de demander une convocation pour faire l’économie de troubler la quiétude de mes voisins parce que j’ai vécu l’expérience 2 fois de suite. On descend chez moi et on casse tout, on quadrille tout le quartier avec des agents armés. Donc maître Bea a appelé le procureur de Dixinn, celui-ci lui a confirmé que je suis sur la liste des personnes qui doivent être arrêtées et qu’il va instruire la brigade de recherche de Kipé pour émettre une convocation, je devais me présenter le lundi. Ce jour, on a évacué les enfants pour ne pas voir cette scène. Mon épouse et moi on est resté assis dans la cour pour attendre l’arrivée des agents. Les agents ont débarqué munis d’armes de guerre, mon épouse est allée ouvrir la porte pour eux, ils ont dit être munis d’une convocation et que je dois être envoyé maintenant. Pourtant, le procureur avait dit que c’est plutôt la brigade de recherche de la gendarmerie qui devait me remettre une convocation», a-t-il soutenu tout en estimant qu’il est plutôt victime d’un procès politique.
Le prévenu Ibrahima Diallo, a été détenu plus de 9 mois à la maison centrale de Conakry, puis renvoyé devant le tribunal correctionnel le 07 Novembre 2022 par Monsieur Sacko Condé doyen des juges d’instruction. Son co-accusé Oumar Sylla alias Foniké Menguè coordinateur nationale du FNDC, est présent dans la salle d’audience, tandis que Saikou Yaya Barry secrétaire exécutif du parti UFR est absent pour des raisons de santé.
Après chargé des opérations du FNDC, c’est autour du coordinateur national du front national pour la défense de la constitution (FNDC), Oumar Sylla alias Foniké Menguè d’être entendu, par devant le tribunal de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, présidé par le président Kabinet Djénè Keïta. Tout comme ses co-accusés Ibrahima Diallo et Saikou Yaya Barry en séjour à l’étranger pour des raisons de santé, Foniké Menguè aussi est poursuivi pour des faits de « participation délictueuse à un attroupement interdit, entrave à la liberté de circuler, destruction d’édifices privés et publics et coups et blessures ».
A la barre, le prévenu a rejeté les faits qui lui sont reprochés, insistant que ce n’est pas la prison qui les fera reculer face au CNRD dirigé par le colonel Mamadi Doumbouya.
« Ce procès est un théâtre, une mise en scène. La justice guinéenne n’est pas bien portante, nous devons la soigner. Je ne reconnais pas les faits. Nous avons tous vu ici comment, j’ai été arrêté, les vidéos existent encore. Si je n’ai pas fui la Guinée face à Alpha Condé, ce n’est pas face à une junte que je vais fuir. C’est après 9 mois passés en prison que je suis devant vous aujourd’hui pour être jugé. Mais, ce qui est sûr, ce combat nous allons le triompher. Ce n’est pas un combat contre quelqu’un, c’est un combat pour le peuple. En temps normal, je ne devais pas être ici. Et, ça me fait mal d’être ici. Vous avez vu ici le combat que j’ai mené. Que chacun de nous a mené face à monsieur Alpha Condé. Ce que nous avons combattu au temps d’Alpha Condé, c’est la même chose que le CNRD est en train de faire aujourd’hui. Ils ne veulent pas respecter leur engagement de départ, c’est pourquoi ils interdisent les manifestations. Mais, nous n’allons pas accepté. Et, ce n’est pas la prison qui va nous faire reculer. Ils(CNRD) m’ont proposé beaucoup de choses, ils m’ont proposé même un poste ministériel, que je n’ai pas accepté ».
C’est ainsi l’affaire a été renvoyée au 09 juin prochain pour la comparution de la partie civile.
Source: mediaguinee/Mosaiqueguinee