Alors qu’on est passé à trois morts lors des manifestations éclatées après le report du procès de Ousmane Sonko, il y a quelques jours, la situation au Sénégal s’est aggravée avec de nouvelles manifestations, suite à la condamnation, ce jeudi, du principal opposant de Macky Sall. Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Dakar et d’autres, pour dénoncer “l’injustice infligée” à l’actuel maire de Zinguinchor.
Le Sénégal traverse sans doute l’une des périodes douloureuses de son histoire. Poursuivi pour viols et menaces de mort, le chef de file de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, a finalement été condamné par le tribunal de Dakar, à une peine de 02 ans de prison ferme pour le chef d’’accusation de “corruption de la jeunesse”, le jeudi 1er juin.
Cette condamnation, synonyme d’un rêve brisé pour le leader des Pastefs Les Patriotes, Ousmane Sonko, qui aspire à la présidentielle de 2024, a suscité des manifestations monstrueuses dans les grandes villes du Sénégal et même, au-delà des frontières nationales du pays. Des informations recueillies par BENIN WEB TV, font état d’une situation électrique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
« À l’ucad, il y a des affrontements violents. Des témoins sur place disent apercevoir des hommes armés de machettes. Il y a des blessés », confie une de nos sources. « C’est injuste, il faut qu’on sauve la démocratie », déclare avec vivacité, un étudiant manifestant.
« Ça ne se passera pas comme çà. Macky Sall et sa machine judiciaire, tordent le coup à la démocratie », tels sont les propos d’une sénégalaise résidant à Dakar, contactée par BENIN WEB TV. Cette dernière a confirmé la gravité de la situation. Par contre, un citoyen de la même ville joint par notre rédaction, a affirmé pour sa part que « Sonko n’a eu que ce qu’il méritait ». Pour lui, les juges n’ont fait qu’appliquer la loi.
Le droit est mort et enterré au Sénégal
A Saint-Louis, la tension est à son apogée. Des manifestants scandent des cris hostiles au gouvernement de Macky Sall dont il dénoncent une manipulation à outrance de l’apareil judiciaire. « Foutez-nous la paix avec vos articles. Le Droit est mort au Sénégal », lancent-ils. Pour ses nombreux manifestants, la condamnation de Sonko est une manière pour le président Macky Sall de l’écarter de la course à la présidentielle de 2024.
Au-delà des frontières sénégalaises, des manifestations se font également observées. En effet, certains consulats comme celui du Sénégal à Milan, ont été envahis par des sénégalais qui protestent contre ce qu’il appellent une « tentative de liquidation de Ousmane Sonko » par Macky Sall et son système. Preuve que la diaspora sénégalaise suit de près la situation au pays et ne compte pas rester les bras croisés.
Des morts et blessés
Quelques heures après le début des manifestations ce jeudi, les dégâts sont déjà très considérables. Des informations recueillies, on dénombre d’ores et déjà, deux (02) morts dont un policier. Plusieurs blessés sont également enregistrés et des incendies cà et là.
Soulignons que les précédentes manifestations d’il y a deux jours, ont fait au moins trois morts et plusieurs blessés. Dans un communiqué ce jeudi, le parti de Sonko a dénoncé un verdict sur commande et appelé le peuple sénégalais à rester mobiliser pour sauver les valeurs démocratiques du pays. Cependant, le gouvernement n’a pas fait de commentaire pour le moment.
Avec Benin Web TV