La supposée exclusion de Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), au nom de la justice lors des futures élections en Guinée ne passe pas chez le Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme. En conférence de presse ce mercredi 17 mai 2023, à la chancellerie, Alphonse Charles Wright a fait savoir derrière cette formule c’est vraiment de la politique et que lui en tant patron de la justice si c’est la justice qui va empêcher Cellou Dalein Diallo d’être candidat, que cela se répercute sur sa progéniture, il ne le fera pas. Pour commencer, le Garde des Sceaux précise,
« Vous savez moi je pèse mes mots, le harcèlement est une infraction. Derrière cette formule, c’est vraiment politique, c’est de dire la cessation des poursuites engagées. Ils appellent harcèlement juridiciaire action de justice contre Cellou. Dire que je suis harcelé, la justice ne veut pas que je sois candidat, c’est la chasse aux sorcières, partout à travers le monde, des tribunes partout. J’ai dit à monsieur Cellou Dalein Diallo, que si c’est la justice qui va vous empêcher d’être candidat que je suis à la tête de ce département, que cela se répercute sur ma progéniture, je ne le ferai pas », promet le Garde des Sceaux.
Par ailleurs, le Garde des sceaux rappelle ceci « le rapport d’audit d’Air Guinée, ce n’est pas le colonel Mamadi qui l’a fait, ce n’est pas moi, c’est le peuple de Guinée qui est présumé victime. Air Guinée c’est pour tout le monde (…) Quand on demande maintenant comment le patrimoine commun, ce qui nous appartient, on interroge la loi sur cela et quand vous parlez de harcèlement juridiciaire autour de cela, chacun va tirer la leçon autour de ça. C’est ce qu’on appelle harcèlement juridiciaire ? La loi ne permet-il pas à la justice après audit de convoquer un citoyen pour lui demander sa responsabilité ? C’est ce qu’on appelle judiciaire? Si ça en est une, je suis fier que cela soit ainsi, parce qu’on aime extrapoler ».
Le garde des sceaux est enfin sorti de sa réserve pour lever l’équivoque sur la mise en liberté de Foniké Mengué et Cie. Charles Wright a indiqué que c’est pour respecter la demande des religieux qu’il a accepté la mise en liberté des leaders du FNDC. Il persiste qu’il lui a été demandé par les autorités religieuses de surseoir au respect de la loi au profit de la paix en acceptant des les libérer. Toutefois, il précise que cette décision a été la plus dure de sa vie.
«Les religieux sont venus me voir et me dire. M. le ministre laissez l’affaire de lois. C’est nous qui te le disons. Accepte ça. Je leur ai dit non je ne peux pas décider. Mais je peux faire que leur dossier soit programmé et qu’ils soient jugés. Non, monsieur le ministre si vous faites ça avec nous aujourd’hui, on aura la plus grande honte. J’ai leur ai dit que je n’accepterai pas qu’ils soient honnis. Parce que quand je vais mourir c’est devant les prêtres ou les imams qu’on viendra me mettre. C’est eux qui prieront sur mon corps. J’ai appelé le procureur général. Vous avez fait le pourvoi cela a été rejeté. Les religieux sont venus poser des doléances, il faut les écouter et prendre votre responsabilité. Je ne vais pas avoir la honte de ces gens. Il a signé l’ordre de mise en liberté. On ne pas faire honnir ces gens là. Quand l’ordre de mise en liberté a été signé, cela a été la décision la plus difficile depuis que je suis né. Mais au nom de la paix, de la quiétude, cela a été la plus bonne décision que je n’ai jamais prise dans ma vie », a-t-il expliqué.
Il poursuit en disant que lorsque le directeur de l’Administration pénitentiaire est arrivé à la maison centrale « Je lui ai dit comme l’ordre de mise en liberté a été signé, on ne peut continuer à les faire subir des préjudices, laissez les rentrer. C’est dans mon bureau que les religieux ont appelé Me Bea. Ils lui ont dit qu’ils ont pu tordre la main au ministre, en tant que conseil des détenus venez nous trouver tout de suite à la maison centrale. C’est ainsi qu’ils sont partis. Mais les gens ont voulu faire de la publicité alors que moi j’ai abordé ce débat sur des questions d’apaisement. Tout le monde connait la loi et la procédure. Je suis magistrat, j’ai occupé toutes les fonctions judiciaires, quand on peut m’expliquer la loi. Mais je ne regretterai jamais cette décision », dira le ministre de la justice et des droits de l’homme.
Avec mediaguinee et mosaique