multipartisme et de la liberté d’expression. Véritable école de journalisme à l’époque, le journal enregistra le passage de personnalités comme feu Williams Sassine, Saidou Nour Bokoum, Tibou Kamara, Jean-Raymond Soumah, Aladji Cellou Camara, Sekouba Savané, Moussa Cissé et bien d’autres qui font aujourd’hui, la fierté de la presse guinéenne sur l’échiquier national.
La radio Planète FM, que nous avons initiée dans le segment de l’audiovisuel, pour sa part, aura contribué de manière significative à la jouissance, par les citoyens, du droit à la libre expression de leurs opinions notamment politiques, concernant la marche de notre pays vers la démocratie et le progrès.
Alors aujourd’hui, quand je regarde le chemin parcouru et les nombreux progrès obtenus, malgré quelques ratés inhérents à toute entreprise humaine, je pense que nous avons tous, les précurseurs connus et anonymes et autres acteurs importants, le droit d’être fiers de l’œuvre immense accomplie.
Pour ma part, l’occasion de ces célébrations, en plus de l’accent mis sur le présent ainsi que le débat sur les conditions de vie et d’exercice de la profession par les acteurs, devront aussi et surtout constituer des opportunités pour évoquer le passé et les héros vivants ou non de la presse libre, afin que la fracture mémorielle déjà présente ne s’accentue davantage pour éviter que leurs noms et leurs œuvres ne tombent totalement dans les abysses de l’oubli.
Cependant, aujourd’hui, malgré les nombreux progrès accomplis, comme hier, nous savons tous qu’il y a encore du travail à abattre. Dans notre pays, les médias traversent une grande crise économique qui menace l’exercice de la profession, la responsabilité sociale du journaliste n’est pas encore totalement de mise, la censure et l’autocensure sont toujours une malheureuse réalité, beaucoup trop d’articles sont encore tendancieux et diffamatoires. Mais ce combat engage la responsabilité de la génération actuelle et à venir de journalistes.
De l’autre côté, à l’ère du numérique, l’autre défi majeur de la presse guinéenne est le développement spectaculaire des réseaux sociaux dans notre pays qui menace le journalisme. Il faudra prendre en compte cette nouvelle donne et s’adapter ainsi qu’aux exigences d’un monde qui bouge constamment afin d’assurer dans l’intérêt de la sauvegarde des libertés, la démocratie et la bonne gouvernance, la vie et la survie de la presse guinéenne libre et indépendante.
A toutes et à tous, bonne fête !
Vive la liberté de la presse !
Vive la Guinée !
Aboubacar SYLLA,
Fondateur du groupe de presse l’Indépendant/le Démocrate
Fondateur de la radio privée Planète FM
Fondateur du Groupe Scolaire Sylla Lamine
Ancien Ministre de l’Information et de la Communication
Président de l’UFC