Le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) regroupant en son sein des faitières de la société civile, des organisations syndicales, des organisations de jeunesse et de femmes, des organisations de défense des droits humains, des dynamiques et mouvements citoyens, constate avec consternation, qu’en dépit de ses alertes courant 2022 aux institutions financières et bancaires, ainsi qu’aux partenaires bi et multilatéraux, des situations qui se développent au quotidien dont les conséquences sont très préjudiciables à l’avenir et le devenir de la Guinée.
Il s’agit entre autres:
Des ruptures de contrats dûment établis entre l’Etat et des entreprises privées/multinationales, sans aucune forme de transparence et de responsabilité procédurale conformément aux lois de la République et aux conventions auxquelles la Guinée est partie. « Ces actes posés qui semblent être dans le seul but d’enrichissement illicite et d’agendas politiciens, exposent le pays à des assignations en arbitrage devant des cours et tribunaux au niveau National, sous Régional et International, aux conséquences extrêmement lourdes pour les générations futures»;
De nouveaux contrats ou accords qui sont établis au-delà des compétences d’un gouvernement issu de coup d’Etat sans mandat légitime du peuple. « Ces actes exposent également les entreprises/multinationales bénéficiaires de ce genre de contrats et leurs complices à des assignations devant les cours et tribunaux par l’Etat Guinéen, bien sûr, sur le dos du contribuable Guinéen »;
Des accords de dettes, qui deviennent la spécialité du CNT sans aucune forme de responsabilité véritable en termes de contrôle parlementaire de la gestion des ressources publiques. « Il faut rappeler, pour une énième fois, que de tels accords en dehors du juste minimum pour un retour à l’ordre constitutionnel, seront de nul et non effet après la transition, car n’engageront en rien le peuple de Guinée ».
Malheureusement, le CNRD a déjà montré, dans sa perception de la continuité de l’Etat, que les décrets et conventions de partenariat ou tout acte administratif, même émanant d’autorités issues d’élections, quel que soit leur portée pour l’intérêt supérieur de la nation, n’ont de valeurs juridiques et administratives que ce que valent les intérêts et la volonté du successeur.
En plus, il faut regretter une autre génération d’inquiétudes grandissantes, qui donne à réfléchir et interpelle la conscience collective des Guinéens et les amis de la Guinée, à savoir entre autres :
Les saisines d’énormes quantités de drogue dans d’autres pays, annoncées en provenance de la Guinée, qui soulèvent des interrogations légitimes sur d’éventuelles complicités au sein de l’appareil Étatique en plus de la mauvaise image que cela renvoie du pays et des Guinéens à travers le monde dans leurs déplacements, ainsi que tous les risques sécuritaires auxquels cela expose le pays;
La récurrence des harcèlements judiciaires avec des arrestations et détentions arbitraires, ainsi que des violations des libertés comme mode de gouvernance de la transition;
La pauvreté grandissante chez les populations, avec une vie opulente des dirigeants de la transition, ce, sans volonté réelle de recherche d’un consensus constructif pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel;
D’énormes soupçons de prévarication des ressources publiques et de pourrissement du fichier de la fonction publique avec la culture de la médiocrité à tous les niveaux de l’appareil Etatique.
Au regard de cette situation injuste et injustifiée, le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) interpelle les alliés politiques, socioéconomiques et diplomatiques de la transition, ainsi que les responsables civiles des organes de la transition face à leur responsabilité, car plus jamais d’excuses préalablement planifiées, qui consistent à renvoyer les fautes commises au manque d’écoute et à la méthode brutale des Hommes en treillis, ne seront admissibles devant le tribunal de l’histoire.
Conakry, le 01/04/2023
La Coordination