Les enseignants contractuels de Guinée ont finalement mis leur menace de grève à exécution ce lundi 20 février 2023. Ils sont plus de 18 mille enseignants issus de l’institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée(ISSEG) et de l’ENI, à bouder les classes dans toutes les préfectures du pays. Mais, quel est le bilan de cette première journée ? Notre rédaction a rencontré le président du collectif des enseignants contractuels de Guinée. Moussa Doré déballe tout et s’en felicite.
Après plusieurs réticences, le collectif des enseignants contractuels sortant de l’ISSEG et de l’ENI décide enfin de bouder les classes à partir de ce 20 février 2023. A l’origine de ce débrayage, le non- paiement des quatre(4) mois d’arriérés de salaire par l’Etat. Le président dudit collectif fait le bilan de la première journée.
“Le bilan de ce lundi 1er jour de grève est reluisant, par ce que la quasi-totalité des Préfectures de la Guinée sont allés en grève. Comme exemples, Tougué, Dalaba, N’zérékoré, Kamsar entre autres n’ont pas étudié. Donc, nous sommes satisfaits, par ce qu’en réalité quand on a faim on ne peut pas aller dispenser des cours”, s’est lamanté Moussa Doré.
Depuis le dépôt de leur préavis de grève, ils n’ont obtenu que deux rencontres avec les autorités. Des rendez-vous qui, selon le président du collectif, se sont soldés par des promesses non réalisées.
“On nous avait dit que tous les enseignants contractuels seront retablis dans leurs droits et qu’on allait nous payer à la fin de ce mois, malheureusement jusque- là rien n’a été fait. C’est pourquoi nous avons décidé d’aller en grève pour que le gouvernement sache qu’il ya dans des écoles guinéennes des enseignants contractuels qui meurent de faim et qui ne peuvent plus tenir le coût”, indique- t- il.
Pendant ce temps, des enseignants contractuels de l’intérieur du pays tirent le tire diable par la queue. Mamadou Sylla était directeur des études d’une école à Conakry, avant d’être contractuel muté à Yomou. Et depuis sa mutation, il dit n’avoir rien perçu de l’Etat. Chose qui a une répercussion sur lui et sa famille.
“Mes enfants étudiaient dans une école privée à Conakry, mais ils sont présentement à la maison faute de moyens pour le paiement de leurs scolarités. Moi même on me menace de me déloger comme je n’ai rien”, dit- il.
Au regard de toutes ces difficultés, le président du collectif se montre intraitable sur quatre conditions dont entre autre, ” la première chose non negociable, c’est le paiement des quatre(4) mois de salaire, le deuxième point, c’est l’enrôlement, la prise en compte des gens postés à Conakry et environs et l’engagement des contractuels communaux à la fonction publique”, fait- il remarquer.
Si ces points ne sont pas pris en compte, les grévistes ne comptent pas reprendre le chemin de l’école. Pour l’heure, le gouvernement n’a pris aucune décision par rapport à cette grève.
Amara BANGOURA